Extrait du journal

trainte de se consacrer... que ferait-elle ? A qui aurait-eüe recours ?... Si elle retombe entre les mains de celui qui l’a perdue, désho norée, n’est-ce pas la nécessite qui l’y con traint ?... Uue n’acceptes-tu ce que votre mauvais génie vous impose ? Que ne lui rwids-tu sa liberté en reprenant la tienne ?... Jean de Bures se rongeait les lèvres. Il était en proie à un accès de colère folle, mais il ne prononça pas une parole. 11 essayait de surmonter la douleur aiguë qui lui enfonçait ses griffes dans les chairs. Les paroles du capitaine Brossait l’avaient touché d’abord. 11 comprenait que le pauvre vieux disait vrai, que son affection avait été sincère et profonde, qu’il lui eu avait donné des preuves sans nombre : que lui-même il était atteint dans son bonheur rendu impossible par la catastrophe qui s’était abattue sur eux comme un orage sous lequel tout l’espoir d'une ré colte se trouve haché et détruit. Il sentait enfin que son ancien tuteur avait raison ; qu’Hélène était comme une barque désemparée, ballottée par le vent et les va gues, et qui ne peut se diriger ; qu’elle ne savait plus de quel côté était le devoir ni le salut ; qu’enfin le plus sage parti eût été de se soumettre à la destinée que le crime d’un autre leur avait faite ! Mais la pensée de cet autre, de ce rival, de cet ennemi qui lui avait tout pris en lui pre nant son Hélène, le rejetait dans une volonté unique, celle de la haine à mort, celle d’une revanche dans laquelle il pourrait arracher le cœur de cet heureux bandit. Toutefois, depuis des semaines, il avait ré fléchi. Son ardeur de vengeance ne s’était pas re froidie ; mais, à force de méditations, il avait compris les difficultés qu’il aurait à vaincre, la puissance des adversaires qui se dresse raient en face de lui. Qu’était-il auprès d’eux ? Que pouva^-V contre ces Uesbordes, soute...