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Le Petit Marseillais, 22 avril 1876

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Le Petit Marseillais
22 avril 1876


Extrait du journal

On lit dans le Mémorial des Deux-Sèvres de Niort : Vendredi dernier.'es abords de la gare de Niort présentaient une animation extraordinaire à l'ar rivée du train du soir venant de Paris, line foule qu’on peut, sans exagération, évaluer à cinq ou six mille personnes.avait envahi la cour de la gare et les rues avoisinantes. A l’intérieur «le la gaie et sous la marquise, la foule n'était pas moins compacte. Les Niortais venaient saluer le retour de leur concitoyen M. Ricard. Nous pouvons le proclamer hautement : jamais manifestation populaire n'a été aussi calme et aussi digne. C'était à qui fendrait la foule pour s’approcher de notre concitoyen et lui serrer la main. Quand M.Ricard parvint enfin dans la cour de la gare, quelques cris de : Vive la république ! Vive le ministre de l'intérieur 1 se firent enten dre. Tout le monde se découvrit,et, sauf quelques personnages aux allures embarrassées et a la mine allongée, on peut assurer que tous les visa ges respiraient une joie' sympathique. La foule s'écarta respectueusement devant M. Ricard et se mit en marche à sa suite. Au moment d'arriver devant la Banque de France, M.Ricard, qui avait manifesté l'iuteutiou de faire à pied le trajet de la gare à son domicile, se vit cont-aiut, par la fatigue et l’émotion, de s'arrêter, et de prendre place dans une voiture où se trouvait déjà sa fa mille. Les chevaux durent marcher au pas. Quand M. Ricard est descen«lu de voiture à la porte de son domicile, tout le monde s’est décou vert ; les cris de : Vive Ricard ! vive la républi que ! vive le ministre de l'intérieur ! se sont fait entendre de nouveau. Le calme le plus parfait n'a cessé de régner jusqu'au bout. La foule continuait à stationner dans les rues de l’Arsenal et de la Comédie, M. Ricard a dû céder aux instances de la population et se montrer à une fenêtre d’où il a adressé au public quelques paroles émues de remerciaient. Ces paroles ont été accueillies par les cris de : Vive Ricard 1 vive la république ! et la foule s'est écoulée tranquillement. Le lendemain samedi, le conseil municipal, le maire en tête, est allé en corps rendre visite à M. le ministre de l’intérieur. M. Ricard a remercié tout d'abord ses collègues du conseil de la mani festation tout affectueuse dont il était l’objet. Quoique encore visiblement souffrant, notre émi nent compatriote a,dans une brillante allocution, parlé des nécessités qui s’imposent en politique ; puis, arrivant à parler de la république devenue gouvernement légal depuis le vote de la constitu tion, il a dit avec une grande force de conviction, que c’est surtout par la conciliation, la sagesse et la modération, qu'on lui amènera des adhérents nouveaux et qu'on en assurera pour toujours raf fermissement....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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