Extrait du journal

PETITS DIALOGUES L’Hygiène par les Clyats — Toi qui es un hygiéniste forcené, sais-tu quel est, pour ta maison, le meilleur préser vatif de plusieurs graves m'aladies ? — Je l’ignore totalement. — C’est bien simple, tu n’as qu’à avoir des chats. — Des chats ? Tu veux rire...— Je suis très sérieux. Le chat n’a peutêtre pas beaucoup de qualités, mais il possède celle d’être l’ennemi des rats. Or, tu vas sui vre mon raisonnement... — Je le suis pas à pas. — Je ne me fais, d’ailleurs, que le porteparole du célèbre docteur Palier, de la Faculté de New-York. — Encore une théorie américaine ! — Je te la donne pour ce qu’elle vaut. Ecoute : il parait que la puce de la souris sert de véhicule au pneumocoque, c’est-à-dire au microbe de la pneumçmie. Donc, si le chat mange les souris, il détruit en même temps les pneumocoques. Tu ne diras pas le con traire ? — Il n’y a pas moyen de nier. — Mais la puce du rat est encore plus à craindre que celle de la souris. C’est elle qui charrie la peste, la communique d’abord au rat, puis à l’homme. Or, si le chat mange les rats... — C’est entendu, il mange la peste. —- Le docteur Buchanan a fait des observa tions, aux Indes, pendant une épidémie. Il a constaté que, sur cent maisons qui comptaient des chats, pas une ne recélait un cas de peste. Et partout où il relevait des cas de peste, il n’y avait pas de chats. C’est-il probant ça ? — Je t’avoue que tu me raccommodes un peu avec les chats, ces domestiques infidèles que l’on ne garde que par nécessité, a dit Buffon. — Tu vois combien grande est ton erreur. Tu sais, en outre, que le chat est un excellent baromètre et qu’il signale les variations de l’atmosphère en passant la patte sur sa tête......