Extrait du journal
DEPUIS VIKtiT ANS Le voyage de M. Carnot dans le Midi se continue au milieu du même enthousiasme "et des mêmes acclamations : il faut surtout •noter que là où, naguère, les partis monar chiques étaient encore tout puissants, on fête l’arrivée du Président avec un entrain tqui témoigne de la sincérité avec laquelle les populations se sont partout ralliées à la République. ( Ce voyage est donc un symptôme des plus significatifs au point de vue des progrès que tait partout l’idée républicaine ; cette idée Va aujourd’hui s’élargissant et recouvrant toute la France, depuis le Finistère, où,l’au tre jour encore, les délégués desmunicipa.lités bretonnes votaient en masse pour un sénateur républicain, jusqu’à la Corse, où le Président vient d’être reçu avec la même chaleur et les mêmes manifestations patrio tiques que dans les villes du continent les plus connues pour leurs idées libérales. • Ce spectacle est bien fait pour donner à réfléchir aux partis qui boudent encore la République, et qui essayent de lui mettre des bâtons dans les roues comme l'on dit vulgairement : Il faut avouer que ces ba ttons sont de plus en plus menus, et qu’ils cassent maintenant comme verre devant la ,formidable poussée de l’opinion publique qui rend irrésistible la marche en avant de notre démocratie. Que deviennent, au milieu de ces vivats en l’honneur de la République et de sa plus haute personnalité, poussés sur tout le lit toral méditerranéen, les boulangistes qui. ill y a peu de temps, faisaient tant de bruit pour quelques milliers de voix obtenues dans les scrutins, à grand renfort de ré clame et de charlatanisme? • Que deviennent les monarchistes qui avalent mis à un moment donné toutes leurs espérances dans M. Boulanger? Que deviennent les orléanistes? Que devient le jeune prisonnier de Clairvaux qui a provo qué une agitation si factice et sur l’aven ture duquel les royalistes comptaient pour relever leur prestige ? Le pays les a bien oubliés depuis quelques jours, pour suivre d’un œil attentif, et le cœur vibrant du plus pur patriotisme, la marche triomphale :du président de la République dans le Midi. i Le voyage de M. Carnot apporte donc à la fols un témoignage éclatant du progrès de l'idée républicaine, en même temps qu’il est un gage de paix intérieure et qu’il nous présage dans l'avenir le désarmement progressif des derniers adversaires de la République libérale. Ce spectacle sera également remarqué à l’étranger, et à ce point de vue encore, il Taut se réjouir de l'accueil sans précédent Tait au premier magistrat de la République. Depuis vingt ans, l’Europe tout entière suit notre politique intérieure, et assiste,en spectatrice plus ou moins désintéressée, à l’expérience hardie faite par la France au lendemain de ses revers ; il lui était permis de douter qu’une République modérée, sa gement libérale et progressiste, amie de la paix au dedans comme au dehors, pût s’implanter définitivement au milieu de tant de vieilles monarchies, ayant à lutter slles-mêmes contre les débris de plusieurs partis monarchiques, et à contenir les im patiences de ses partisans les plus avancés. Aujourd’hui l’expérience est faite, apres beaucoup de luttes, il est vrai, et plus d'un incident aigu qui ont pu faire douter à maintes reprises du succès final. Aussi est-ce avec une véritable satisfac tion patriotique que nous avons vu l’Italie, en la personne de l’amiral Lovera di Maria, venir saluer à Toulon le président de la Réoublique, et lui donner, au nom de son sou verain, des marques de considération et d’estime qui contrastent d’une façon heu reuse avec l’attitude peu sympathique, jus qu’ici, à l’égard de la France, du premier ministre italien. Il est impossible que nos •voisins n’aient pas entendu l'êciio des vi'...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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