Extrait du journal
Bien plus, elles prennent l'initiative de la proposer. Le conseil général du Nord a émis le vœu que le délai de l’apu rement de l'admission temporaire soit porté de deux à trois mois. C’est préci sément ce que demande depuis long temps l’Association nationale de la meu nerie française. Le conseil général du Pas-de-Calais va plus loin, il demande que, pour cette année, ce délai soit porté à six mois. (11 faudrait savoir comment la petite indus trie, obligée de consigner 7 francs pour six mois, s'accommoderait d’une pareille avance. ) « De cette façon, le blé importé en avril, mai, juin, pourrait être réex porté en farine en août, septembre, octo bre. Celte modification au .régime de l’admission temporaire ne causerait au cun préjudice ni au producteur ni au consommateur. » On me pardonnera de souligner avec joie celle déclaration sur l’innocuité du principe qui m’a valu tant d'anathèmes lorsque je l’ai portée à la tribune de la Chambre. L’assemblée s’élève ensuite contre toute suspension du droit du 7 francs. Mais le conseil général du Nord a été moins intransigeant sur les droits. En prenant pour limite maxinia le cours de 28 francs, il estime que, tontes les fois que celui-ci serait dépassé de un franc, le droit de douane pourrait subir une diminution correspondante de un franc. C’est l’échelle mobile. Je ne rééditerai pas ici les théories qui ont fait condam ner ce régime par la plupart des écono mistes. Retenons seulement que le con seil général du Nord, une des forteresses du protectionnisme, commence à ne plus considérer le droit de 7 francs comme intangible. 11 n’avait perçu, bien longlemps, que les suggestions du produc teur ; mais l’an dernier il a entendu gronder la forte voix du consommateur. Il n’est malheureusement plus douteux que l’optimisme du ministre du com merce, M. Fernand David, est démenti par les faits. 11 disait, au mois de février dernier : « Le prix de 2U fr. 70 ne se maintiendra pas, et, au contraire, il diminuera dans une forte proportion. » Le gouvernement peut donc, si la situation ne s’amende pas, se trouver en demeure, dès la rentrée, de prendre un parti. Lu pain est la buse de l’alimenta tion ouvrière, un ministère démocrati que ne saurait s’en désintéresser. La question, pourrait, d’un jour à l’autre, présenter uno acuité qu’il vaudrait mieux conjurer. Le Marché Français a ouvert à ce sujet une très intéressante enquête, où s’est fait jour une proposition sur la quelle pourrait s’établir un accord. Je connais des protectionnistes, autorisés et notoires, qui s’y rallieraient, mais je ne les nommerai pas, car il vaut mieux ménager encore les susceptibilités de leurs commettants. Tout le monde est d’i\ccord pour admettre qu’une suspension temporaire des droits, comme celle de 1898, n’irait pas sans quelques inconvénients pour l’agriculture et même pour l’industrie. Mais puisque toutes les prévisions de 1894 déterminantes de l’élévation du droit à 7 fr. sont controuvées, puisque le cours mondial accuse une fermeté prévue par M. Siegfried et contestée par la majorité d’alors ; puisque les stocks invisibles sont inférieurs aux évalua tions ; puisque le droit de 7 francs est devenu un impôt abusif payé par le consommateur tantôt au Trésor et tantôt à l’agriculture, pourquoi ne ramèneraiton pas ce droit à 5 francs ? Cet abaisse ment de 2 francs, s’il était permanent, pourrait se réaliser, actuellement, sans aucune secousse. L’agriculture continuerait, moyennant la prime de 5 francs, à vendre ses récol tes à des prix très rémunérateurs, et l’écart entre le marché intérieur et les cours extérieurs étant légèrement réduit, il serait plus facile d’établir la soudure avec la nouvelle récolte. Si vous me demandez pourquoi je ne propose pas un remède plus décisif à...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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