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Le Petit Marseillais, 23 mars 1896

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Le Petit Marseillais
23 mars 1896


Extrait du journal

gresse la plus pure était peinte sur fous les visages, la fraternité et l’union la plus sincère régnaient dans tous les cœurs. M. d’Albertas se mêlait Indistinctement parmi les convives et exprimait avec abandon sa joie et son patriotisme. De nom breux applaudissements l’accueil laient partout sur son passage, on allait porter une santé à Mm* d’Alber tas lorsque, profitant de ce moment, un homme de 20 ans environ, petit, bossu, ayant une grosse tête et une figure horrible à voir, couvert de l’uniforme do la garde nationale de Toulon, se glisse jusqu’à la table du festin et va se placer à côté de M. d’Albertas. Celui-ci, étonné de sa présence, lui demande le motif qui pouvait l’amener dans ce lieu ; le monstre lui répond aussitôt : « C’est la vengeance ! » Et, se précipitant sur lui, il lui enfonce un poignard dans son sein. « A la vue de ce crime exécrable, exécuté de sang-froid au milieu d’une foule immense et sous les yeux de l’épouse et des enfants de la victime, l’horreur et le désespoir se peignent sur tous les visages; on crie, on se précipite sur le meurtrier, on veut lui faire subir sur-le-champ la peine due à son forfait; mais la garde nationale, docile à son chef Lagct, se jette sur le coupable, le garotte, le dépouille ignominieusement de son uniforme et le traîne nu dans un cachot. « M. d’Albertas ne survécut que quelques minutes ; sa mort fut un jour de deuil pour Gémenos ; car on l’aimait comme on aime un père. « Le meurtrier, nommé Anicet Martel, natif d’Auriol, conserva même dans les fers cette jactance du crime. Il déclara que depuis sept ans il nourrissait ce projet, et cela, pour punir M. d’Albertas des tracasseries qu’il avait susci tées à son père alors qu’il était maître d’école à Gémcnos. » Un arrêt du Parlement d’Aix, du 2 août 1790, condamna Martel a être roué vif et l’exécution suivit Immédiatement. . Aujourd’hui rien ne rappelle plus ce drame; le parc qui en fut le théâtre n’existe plus,...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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