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Le Petit Marseillais, 23 mars 1922

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Le Petit Marseillais
23 mars 1922


Extrait du journal

J ai reçu Vautre jour la visite d’un Anglais qui m’a paru un homme assez pratique. « — Nous sommes un certain nombre de gentlemen de bonne famille, m’a-t-il dit, qui aimons la chasse à la grosse bête. D'autre part, aller chasser le lion, le tigre, l’éléphant ou le buffle là où on les trouve encore, cela coûte cher... Alors nous avons organisé entre nous une petite société d’exploitation cinématogra phique. — Comment ?... Je ne vois pas le rapport... — C’est très simple. Nous commence rons par prendre des films de toutes ces bêtes, vivant en liberté, paissant, chas sant, tout ce que vous voudrez. * C’est d’un très bon placement, ça couvrira au moins nos frais. Et après ça, nous chas serons nous-mêmes, pour notre compte et pour notre plaisir. » . Inutile d’ajouter que c’était parce que c’est dans notre colonie française de l’Afrique Occidentale que sa « société » veut se livrer à .ses petites opérations qu’il venait me demander des renseignements. Dans les colonies anglaises la chasse est devenue pc-u intéressante, d’abord parce que les chasseurs britanniques ont presque complètement détruit le gibier ; ensuite parce que des mesures sévères protègent le peu qui en reste. Or, tout juste en ce moment, notre ministre des colonies, M. Maurice Sarraut, s’occupe de réglementer la chasse' au gros gibier dans nos possessions d’outre-mer, pour éviter la disparition de certaines espèces utiles ou non nuisibles, comme celles de l’éléphant, de la girafe, du buffle ; mais en même temps d’y attirer le tourisme cynégétique. Je n’ai donc pas découragé mon Anglais de son idée, tout en regret tant que ce ne soit pas des Français qui en aient pris l’initiative. Et j’ajoute que je connais un bon chasseur qui, en ce moment, ronge son frein à Toulon, et ne demanderait pas mieux que de leur servir de guide et de leur faire faire, dans les territoires du Tchad, des chas ses miraculeuses. Je vous donnerai son adresse quand vous voudrez. Qu’il y ait encore de.quoi contenter les nemrods les plus exigeants, dans notre Afrique Occidentale Française, cela n’est pas douteux. Sur la rive gauche du Niger, au-dessus de Tombouctou, on trouve même encore des girafes. Et, il y a une quinzaine d’années, tout près de Kabara, le port de Tombouctou, sur le l^iger, les lions étaient plus nombreux que ne le désiraient les gens paisibles, dont je suis. Cela n’a pas dû changer beaucoup depuis. J’ai gardé aussi le souvenir d’une île,...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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