Extrait du journal

Puisque nous sommes en un temps où cet esprit publie qui est le respect de l’ordre établi est passé à Tétât de superstition indigne d’esprits forts et libres ; puisque rien ne reste chez nous de celle discipline morale qui enseigne à abdiquer un peu de soi-même au prolit de tous; puisque, sous prétexte d’air et de lumière, les questions les plus délicates et les plus ardues sont livrées à l’appréciation de la foule pas sion née et que les vingt millions de Français majeurs des deux sexes, lepnis le membre de l’Institut jusqu’au dernier des prolétaires, se croit apte à les discuter et à les résoudre; puisqu’il a été possible à une bande d’agitateurs sans vergogne de troubler et d’affoler la conscience publique par des affir mations qui ne reposent pas sur l’ombre d’un fondement; puisqu’après le discrédit de la justice civile vient celui de la justice militaire, jusqu’ici au-dessus de toutes les suspicions, contestant ainsi à l’armée ce que, en échange de vies de désintéressement, rie sacrifice et d’honneur, on lui accor dait de considération et do respect ; puisque deux arrêts successifs rendus par des hommes chez qui, môme en dehors des garanties offertes par un passé sans peur et sans reproche, rien ne peut indiquer un intérêt quelconque h juger contre leur conscience; puis que, enfin, on en est à ce point que la fameuse boutade de Rocnefort : « Il...