Extrait du journal

S’il fallait en croire une certaine presse étrangère, les derniers événe ments nous auraient mis au ban de la civilisation européenne et, comme un glas funèbre, le finis Galliœ sonnerait à tous les carrefours du vieux monde ! Ah ! nous pouvons compter nos rares amis et nos ennemis plus nombreux au nombre de ceux qui plaignent l’angoisse que traverse notre honneur et de ceux qui la raillent. Ce m’est une douleur particulière, à moi qui ai gardé, dans mes veines, l’orgueil du sang latin et à qui rien ne saurait faire renier ses origines, que certains journaux, de ceux qui se publient par delà les Alpes , soient particulièrement violents dons l’ana thème soulevé contre nous. Qu’on me laisse croire qu’ils reflètent moins de ce sentiment public dans la langue où ils sont lus, que les nécessités moins désintéressées d’une politique déter minée. Allons ! nous ne sommes pas si bas que cela et nos voisins le savent bien. Pendant ce temps et sans préoccu pation de ce torrent d’injures, le plus célèbre des écrivains italiens contem porains, M. Gabriel le d’Annunzio, est venu à Paris surveiller lui-même les dernières répétitions de l’ouvrage qu’il donne à la Renaissance. Acclamé par ses compatriotes, appelé, comme autre fois notre Lamartine et notre Victor...