Extrait du journal

soutien de la famille—qu'il déteste — et de la propriété— qu’il a acquise — qui sàit comme ? — Du reste, montant sa garde à son tour, payant régulièrement sesimoositions et toujours très-chaud partisan do gouvernement établi... quel qu'il soit. Le troisième étage, au logement contigu à celui de Jules et Julienne, eit occupé par un bureaucrate, employé dans une maison de banque, vivant en ménage avec sa femme, ses enfants et sa belle-mère. Le mari est un imbécile qui mène une existence de mollusque. Chez lui et pour lui, la vie est d’une monotonie insipide ; tout y est réglé comme les folios d’un grand livre ; là, on boit, on mange, on dort, on aime et l’on est adultère à heures fixes. Pen dant que Monsieur est à son bureau, pour gagner deux pauvres mille francs par an, Madame qui est encore jeune et belle, aimant le luxe , les toilettes et les parties fines, Madame reçoit les visites et les cadeaux de plusieurs cousins. Le quatrième étage, divisé en trois logements , est loué à autant de familles d’ouvriers. L’un est paresseux, joueur et ivrogne : il bat sa fernma , quand celle-ci lui demande du pain pour ses enfants. Les deux autres sont d’hon nêtes et rudes travailleurs, passant leurs jours dans l’ac complissement des devoirs les plus sacrés et les plus doux. Pendant que les maris sont à l’atelier et les enfants à l’école , les femmes se réunissent l’une chez l’autre et, tout en faisant courir leurs aiguilles, elles abrègent le temps de l’absence par de joyeuses chansons. Dès que la nuit arrive , dès que le mari et les enfants sont de retour, chaqae femme rentre à son logis, et alors, pour chacune de ces familles, commence la vie d’intérieur, vie calme et...