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Le Petit Marseillais, 25 novembre 1900

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Le Petit Marseillais
25 novembre 1900


Extrait du journal

«Cette situation en plein désert expose sou vent la petite garnison à des tourmentes de sable très pénibles. Chaque fois que le vont souffle avec une certaine violence et quelle que soit sa direction, nos camarades sont enveloppés dans des nuages de sable. «Ces journées-là sont très pénibles; on est obligé de s’enfermer dans le fort ou dans les baraquements en clôturant aussi hermétique ment que possible toutes les ouvertures, et, malgré ces précautions , le sable envahit tout. « Nous étions à environ 1.050 kilomètres d’Alger. La chaleur, qu’aucun arbre, aucune plantation ne venait atténuer, était torride ; notre thermomètre marquait jusqu'à 49 degrés à l’ombre. « Le 15 juin, nous partions de Fort-Miribel, nous dirigeant vers le S.-S.-O., droit sur InSalah, où nous entrions vers le 22, après sept étapes pendant lesquelles nous avions tou jours trouvé de l’eau. Nous traversions une immense plaine au milieu de laquelle coule l’oued Mia; nous remontions ce cours d’eau qui était à sec, bien entendu. «Dans cette immense plaine,que tachetaient parfois quelques rares palmiers, derniers vestiges d’oasis disparues, le sable alternait avec les cailloux; la terre était tantôt sablon neuse, tantôt rocailleuse. Comme végétation, à peine par-ci par-là un peu de dis. « il était temps pour nous d’arriver à lnSalah; nos bêtes et nous étions rendus, épui sés par la fatigue et la chaleur. Nous nous sommes reposés une vingtaine de jours. Ce repos était surtout nécessaire aux animaux. « In-Salali, dont on a beaucoup exagéré la richesse, compte environ 175.000 palmiers. Comme dans toutes les oasis, les habitantsont créé, autour des palmiers, des jardins où ils sèment du blé, de l’orge, de la luzerne et du sorgho;les récoltes se font au commencement de mars. Il y a aussi un peu de vigne, quel ques figuiers et grenadiers. « L’oasis est entourée de dunes fort élevées quiisont une menacecontinuelle.Les habitants sont obligés de lutter contre l’envahissement des sables. « Au lieu d’arroser les pal miers et les jardins au moyen de puits et de seguias (canaux) à ciel ouvert, on se sert de conduits souterrains appelés fogsaras. L’eau est distribuée sous la surveillance d’un indigène désigné par la population. « Le marché, qui a fait la réputation d’InSalah, est très important ; on y trouve en assez grande quantité des plumes d’autruche, des cotonnades, du sel et... des esclaves. « L’arrivée des Français a été en général (en dehors des fanatiques) vue d’assez bon œil. Depuis quelques années, la population était en proie aux dissensions et aucune djemaa régulière n’avait pu être constituée. « Le 12 juillet, par une chaleur torride, nous nous sommes mis en marche vers In-Rharqui a été, en décembre dernier, le siège d’un combat acharné. La leçon a dû porter ses fruits car.depuis notre entrée dans la ville, on n’a jamais signalé la moindre velléité de rési$tâfiC6 v «L’oasis est assez belle;elle compte environ...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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