Extrait du journal

Nos dépêches d’hier signalaient un re maniement prochain dans l’organisation de notre défense des Alpes, principalement ce qui concerne les Alpes-Maritimes. Il faut remarquer à ce sujet que notre ligne de défense, aujourd’hui si considérable sur la frontière de l’Est, a été singulière ment négligée du côté de l’Italie, soit que nos relations amicales avec nos anciens compagnons d’armes aient fait considérer jusqu’ici comme superflues des mesures de précaution aussi complètes que sur les autres points, soit que la configuration topographique de notre ligne frontière Srèa du littoral se prêtât peu à la création 'ouvrages défensifs importants. Aujourd’hui, tout en conservant l’espoir que nos relations avec l’Italie seront paci fiques pendant longtemps encore, nous avons le devoir d’assurer notre sécurité dans le Sud-Est, imitant en cela l’exemple de l’Italie, qui n’a pas oublié de se forti fier en face de notre frontière. Mais un remaniement dans la répartition des trou pes destinées à la défense des Alpes ne saurait suffire ; il faut encore se hâter de barrer à l’Italie les quelques points qui pourraient lui livrer passage à travers les Alpes-Maritimes. Rappelons d’abord que dans ce dernier département, par suite d’une délimitation défectueuse entre la France et l’Italie, faite en 1860, notre ligne-frontière, au lieu de courir sur des cimes escarpées comme dans les Alpes, ne laissant de passage que par deux ou trois cols étroits faciles à dé fendre, monte et descend à travers des vallées, qu’elle coupe en droite ligne ou diagonalement, en fne ranchissant plus que des altitudes peu considérables....