Extrait du journal

filmes Impitoyablement poursuivis par les Choansiusqu’a la nuit tombante, et je n’ai dû mon safut qu’à la résistance de mon cheval. Dans cette course désordonnée, un grand nombre de soldats et d’officiers sont morts. Le champ de bataille était un immense charnier humain où Choans et Italiens gisaient pêlemêle. Nous avons perdu tous nos bagages au cours de cette lamentable retraite. En trois jours, nous avons parcouru 200 kilomètres, d’Adoua àAsmara, marchant nuit et jour, sans manger ni dormir; traversant des plaines immenses et franchissant des montagnes hau tes comme le ciel. Il est impossible de dire tout ce que nous avons supporté en ces trois jours de douleur et de désespoir. Quant à moi, je suis vieilli de vingt ans et c’est avec un effroi véritable que Je songe que de tous mes amis avec lesquels je suis parti d’Italie à bord du Gottardo, aucun n’a survécu ! — A....