Extrait du journal
27 mars 1896. — Il y a aujourd’hui un quart de siècle, tout juste, que le drapeau français a cessé de llotter sur la terre d’Alsace. Dès les premières défaites, les armées françaises avaient reculé devant le nombre ; mais de la masse noire de l’invasion émergeaient, plan tées dans la pierre des forteresses, des flammes tricolores attestant que, mal gré les fautes commises, malgré les désastres subis, des cœurs français battaient encore, espéraient encore. — Un a un ces pavillons durent être amenés. Le 21 septembre, Strasbourg, écrasée sous les obus, ouvrait ses portes. — Deux jours après, le 23, Toul, où le bombardement avait allumé, en une seule nuit, vingt-trois incendies; Toul, défendue seulement par 200 hommes de troupes et 2,000 gardes mobiles, à son tour tombait. — Le 23 octobre, Schelestadt se rendait, et Neuf-Brisach, le 16 novembre.— Le 12 décem bre, Phalsbourg, après dix-sept semai nes de siège, quatre bombardements, deux assauts, cnclouait ses 65 canons, brisait ses 11,000 fusils, et se croisait les bras : le pain manquait — Belfort, investie dès le 10 novembre, tirait son dernier coup de canon le 13 février, après avoir reçu en un bombardement ininterrompu pendant soixante-treize jours plus do 500,000 projectiles, et no capitulait que sur l’ordre exprès du gouvernement de la Défense nationale. .A celte heure, quand la guerre était terminée, quand la grande voix de Paris s’éloit tue, quand les débris de la dernière armée française s’étaient réfugiés en Suisse, Bitche tenait encore. Bitche tint plus de sept mois. Elle essuya trois bombardements, dont 1 un dura onze jours consécutifs. Do la ville brûlée, il ne restait debout que trois maisons habitables. Deux mois après la signature de l’armistice, près d un mois après la ratification des préliminaires de la paix, la garni son de Bitche sortit ao la ville qui n’était plus française. L’imstoriaue officiel allemand de cès et que la garnison put se vanter de n’avoir pas été vaincue. » Avant de quitter la place, les soldats saccagè rent tous les travaux, enlevèrent les pierres de taille, les barrières de fer des ponts, tout ce qui avait une valeur, vendirent ces débris à la société métal lurgique de Niederbronn, pour cent mille francs qui payèrent l’arriéré de la solde. L’ennemi ne prit possession que de décombres. Voici comment fut rédigée la capitulation : «La garnison de Bitche sortira immédiatement de celte place avec tous les honneurs dé la guerre. Elle emportera avec elle ses armes et bagages, matériel et archi ves se rapportant à la forteresse môme. Elle sera transportée en chemin de fer à Lunéville et de cette ville au delà des districts occupés par les armées allemandes. » Do si dures et si longues épreuves Savaient pas affaibli le courage de la population. Quand on apprit, à Bitche, que tout était fini, bourgeois, ouvriers, (lit un témoin, dans les rues pleurè rent, Et les femmes!... 11 faut citer l’or dre du jour adressé, le 15 mars, à la . garnison parle lieutenant-colonel Tes sier, qui commandait la place : « Offi ciels, sous-officiers et soldats de la garnison, vous êtes appelés à vous réunir aujourd’hui,à 1 heure de l’aprèsmidi, au camp retranché,pour recevoir des délégués de Bitche un drapeau qui vous est offert par les habitants de la ville, et que leurs filles ont voulu bro der de leurs mains. Ce drapeau, gloBg I m 1—91^^—i 6...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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