Extrait du journal

ment le jeune homme jeté hors de ses gonds par cette véhémente apostrophe.De toutes mes folies, vous devez en bonne justice prendre la responsabilité. 11 fallait m’armer pour la vie au lieu de faire de moi l’être stupide et lâche et veule que je suis devenu. — Si je t’entends bien, ricana amèrement Louis Sainville, c’est nous, ta mère et moi, qui sommes les seuls coupables. — Parfaitement ! cria l’autre exaspéré. A ces mots le père blêmit. Il leva les poings comme pour foudroyer ce fils rebelle. Mais le geste ne s'acheva pas. Laissant retomber ses bras avec un acca blement indicible, il murmura : — Malheureux ! malheureux tu couronnes l’œuvre avec ces mots infâmes. C’est là ton repentir ? c’est là ta contrition ? Ali ! tu es bien perdu ! Va-t’en ! je ne veux plus que mes yeux soient souillés par ta vue odieuse. Nous avons donné le jour à un monstre, ma pauvre amie, il nous reproche notre excès d’amour. Oui, oui, maudit soit-il à jamais ! Qu'il roule aux pires déchéances ! qu’il traîne dans la bouc mon nom respecté ! Je le mérite ! je le mérite ! Quant à tes dettes, je t’ai prévenu lors qu'une première fois je les ai payées, qu’à aucun prix je ne les solderais de nouveau... Tu es majeur ; par conséquent, arrange-toi. Tes créanciers en seront pour leurs frais s’ils m’attaquent. Va-t’en ! va-t’en ! nous n’avons plus rien de commun. Je te chasse de ma présence et de mon cœur ! , , „ En vain Mme Sainville éploree essaya-t-elle d’intervenir. Tout fut inutile. Son mari dé molira implacable. Du reste, dans l’état d’irritation ou se trou vait George, il ne fit rien pour arracher à son père un mot de pitié. Il semblait qu’un démon pervers l'habitât et prît un malin plaisir à le pousser aux pires extrémités....