Extrait du journal

Alors, dans un transport de désir, il enlaça Hélène dans ses bras, et, avec une vigueur d'athlète, il l'emporta comme une proie. Un garde qui aurait été embusqué à quel ques pas du mari aurait vu ceci : l.e malheureux essuya la sueur abondante dont son visage s’était subitement inondé. .Ses traits se contractèrent dans une terrible expression de douleur et de rage. Longtemps il demeura immobile,appuyé au tronc de l'arbre derrière lequel il était tapi. Ses dents claquaient : il respirait bruyam ment dans la violence du combat qui se livrait en lui. H tira son revolver de sa poche et il 1 arma. Qu’allait-il faire ? Voulait-il entrer dans le parc, l’envahir, courir à cette chambre où Hélène et son amant devaient être encore et dont sans doute personne n’aurait eu le temps de lui barrer le chemin ? il approcha le canon de l’arme de sa tempe droite. Dix secondes il hésita.Mais lentement il abaissa son revolver. i n rire féroce, pareil à celui du lion, qui flaire sa proie, crispa scs lèvres., Il secoua la tète. — Non, dit-il, ce n’est pas moi qui dois pé rir. f.’est lui ! Quelles tortures pourraient expier son bonheur 1 il désarma l’arme et la remit dans sa poche. Par un sentier qui se trouvait derrière lui, il fit un long détour et regagna le chemin par ou il était venu.. En route il lui semblait entendre encore le hrmt des baisers dont il avait été pour ainsi dire le témoin,. Lorsqu’il arriva à l'auberge où son quartier...