Extrait du journal

une compensation...qui ne sera jamais assez forte à mes yeux... Il enveloppa Hélène d’un regard plein de l’ivresse du bonheur et continua : — Il faut qu’il paraisse se faire prier... Il temporise...Dans quelques jours il nous don nera son consentement, on lui en remettra le prix sur un plat d’or..* Il conclut gaiement : — Et tout le monde sera content 1 Le vieux capitaine Brossart ne pensait pas tout à fait de même. Mais comme la jeune femme restait sou cieuse et qu’il voulait essayer de la dérider, il déclara : C’est l’avis du docteur Bérignon et c’eet aussi le mien. Il donna quelques renseignements sur son voyage à Paris. En arrivant à la gare il avait trouvé une voiture qui l’attendait. C’est un vrai plaisir que de voyager quand on est riche. Cette voiture l’avait transporté rue d’Anjou, où il était monté chez le docteur qui venait de recevoir le mot de M. de Bures. Le docteur serait là le lendemain pour le déjeuner. Il arriverait avec Léontine Redon, la marraine, et il paraissait extrêmement joyeux. A son sens les choses s’arrangeaient pour le mieux et ne devaient plus donner de sou cis à personne. Il entrevoyait pour l’avenir quelque chose comme une félicité générale, les rancunes éteintes, la fortune adoucissant les rudesse» du caractère de Jean de Bures-, l’oubli effa çant des souvenirs fâcheux, et un amour nou veau remplaçant celui qui avait été suivi d’une déception irritante. Le capitaine conclut en s’adressant à Mar cel Desbordes : — Tout va bien, tout va bien. Dieu veuille que le consentement de ce malheureux Jean...