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Le Petit Marseillais, 27 janvier 1903

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Le Petit Marseillais
27 janvier 1903


Extrait du journal

çaises le délai accordé pour quitter notre terri toire. A un moment donné, on avait fait courir le bruit que le gouvernement fédéral était décidé à laisser sans exécution le décret interdisant le séjour en Suisse à ces congrégations. La nouvelle dont nous parlons plus haut prouve le contraire. Ainsi se trouve tranchée la question qui se posait lorsqu’on envisageait la possibilité que les Jhartreux de Grenoble, les producteurs de la célèbre liqueur, auraient de venir s’établir sur notre territoire, En effet, ces moines n'étant pas compris dans les cinq exceptions décidées par le ministère Combes, devront forcément quitter la région dauphinoise. Certains pays ouvrent les bras à l'Ordre des Chartreux qui, expatrié du Dauphiné et de la France, va installer ailleurs ses alambics. On parle d’une Chartreuse qui sc bâtirait dans le Tyrol autrichien ou dans la Hollande. En ce qui nous concerne, nous prenons note de ce que le Conseil fédéral ne permettra pas que cette congrégation vienne planter ses tentes en Suisse. Et ce n’est que justice, puisque il a été décidé de ne faire aucune exception. Ces lignes appellent quelque réflexion. Le Genevois, avons-nous (lit, est un organe radical. Le Bund est l’organe officiel du Conseil fédéral. Les congrégations françaises, qui depuis un an s’étaient réfugiées en Suisse, furent frappées d’un arrêté d’expulsion par le Conseil fédéral ; mais, le lendemain de la promulgation de ce décret, les congréga tions recevaient toutes, du Conseil fédéral, un avis les informantqu’elles conflueraient à être tolérées sur le territoire de la Confé dération ! Pourquoi cette contradiction ? Mon Dieu, pour qui sait lire entre les lignes (Voir la note du Genevois), le gouvernement suisse, pour se ménager les bons rapports avec le gouvernement français, affectait de fermer la porte aux congrégations en édictant un arrêté basé sur sa Constitution ; mais, pour répondre au sentiment populaire suisse, il faisait prévenir les congrégations qu’elles étaient tolérées. Il est dès lors très clair que l’attitude du gouvernement suisse tend à préparer une loi d’exception en faveur des moines du célèbre couvent.— S. R....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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