Extrait du journal

Holbein est mort de la peste en 1554. C’est bien fâcheux. L’ouvrage n’eût pas fait dé faut à ce grand peintre, s’il eût vécu assez pour voir le Centenaire de 1789. Pendant cette seule semaine, il aurait pu enrichir de trois ou quatre paimeaux sa fameuse fresque de la Danse macabre, d’aspect si suggestif. Ainsi, il nous eût montré sans doute, d’un pinceau philosophique, Olivier Métra con duisant du bout de son archet, par un sen tier fleuri, du moulin de la Galette à la rue de Tournon, la sarabande « des femmes d’accueil », comme on disait il y a quatre cents ans. Nous aurions vu ces folles, entre lacées, la tète renversée et les cheveux épars, frapper le sol du talon de leurs bot tines. Là, à l’instar des diaboliques violo neux des légendes bretonnes, l’auteur de la « valse des Roses » aurait été représenté sonnant, sur sa chanterelle, le rappel des buveurs très illustres et des « très pré cieux » malades auxquels Rabelais portait jadis un si vif intérêt. Nous les aurions vus...