Extrait du journal

de ici est content, parce que la famille passe l’été au château. Quand les jours racourcissent, on se dit : Qué dommage ! les vlà qui s’en retournent 1 Je vous assure qu’ils en font du bien, allez... et qu’on les aime... moi la première. Lucie plus blanche que la dentelle de son col. demanda, poussée par un sentiment de curiosité plus fort qu elle : — Est-il marié ce monsieur Pélissier-La garde. —- S’il est marié?... je crois bien ! il a un fils qui va sur ses seize ans... un gentil gar çonnet qui me crie toujours bonjour quand il passe, et puis il y a aussi un amour de petite fille, mam’zelle Lise, qu’est gentille ?... Et madame, donc ! Qu’elle est bonne et belle ! Ah! c’est une jolie famille, allez ! et unie et d’accord... Pour un bon ménage, c’est un bon ménage. — Tant mieux I murmura Lucie d’une voix éteinte... — Ben sur! ben sûr ! mais ceux là, ils s’a dorent... et ma foi s’ils sont heureux ils le méritent bien... N’empêche tout de meme qu’ils ont leurs peines comme nous... Y a tout à l’heure trois mois ce pauvre M. Pélissier-Lagarde a perdu son frère qu’était médecin à Paris... Ah ! ça a été un gros chagrin, dame ! Us sont tous en grand deuil, ils ne sortent plus guère hors du domaine... qu’est assez grand, d’ailleurs... sauf M. Pélissier-Lagarde, qui passe devant ma maison chaque matin avec son tilbury... Il va faire sa promenade de tous les jours... On dit que le vieux, le père de monsieur, est tout changé, tout cassé, depuis l’accident... on dit aussi que monsieur lui-même n’a plus son bon caractère comme avant. Lui qui ne grondait jamais un domestique, parait qu’il cric ferme à e’t’heure, quand ça ne va pas... _ J Moi, je vois bien que sa mine change. Puis...