Extrait du journal

Alors, la mère de Daniel prit les pauvres mains Incertaines et tremblantes du malade, elle les souleva, les guida et finit par les ap puyer sur les beaux cheveux si blonds, si doux... Elles y restèrent un instant et d’ellcs-mêmes s’étant retirées, Pâquerette se releva. Elle regarda la comtesse; celle-ci avait les joues couvertes de larmes. La fiancée de Lucien lui mit les bras autour du cou: . . — Pourquoi pleurez-vous, madame adorée, lui dit-elle doucement, quand nous sommes deux, M. Daniel et moi, qui vous aimons tant I ^ , Marguerite rendit à Pâquerette ses baisers et ses caresses. — Il a été si bon pour mol, chérie, dit-elle enfin ; si tu savais l... j’étais si malheureuse, je n’avais même pas de pain 1... Non seulement il m’en a donné et à Daniel aussi, mais il s’est oublié complète ment pour mon bonheur et celui de mon fils, par le plus grand de tous les sacrifices... Le voir dans cet état quand je lui donnerais ma vie, est au-dessus de mes forces !... Le malade s’était assoupi. — Allons-nous-en, madame, dit Pâquerette. Nous reviendrons souvent Ici, quand votre ami y sera comme aujourd’hui. Et qui sait, en l’aimant, en le soignant de toutes nos for ces toutes les deux, qui sait si nous ne le gué rirons pas! — Qui cait !... répéta Marguerite. Et elle se laissa guider, en effet, par la fillette, vers le bas du parc, où sous les grands arbres, la solitude était complète. Elle était dans un état de bouleversement Infini et, avant de voir Gabriel le, la comtesse comprenait l’absolue nécessité de se calmer, de se ressaisir. XI. — L’AUBS La vie continua à Syphorès et aux Sources comme elle s’était établie a Paris, c’est-à-dire...