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Le Petit Marseillais, 27 mars 1901

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Le Petit Marseillais
27 mars 1901


Extrait du journal

les syndicats parlent au nom des syndi qués, mais le nombre de ceux disposés à recourir aux moyens extrêmes n’en est pas fixé pour cela. Et il en résulte que, dans la plupart des cas, l’opinion reste incertaine, chacun, selon son Intérêt ou les dispositions parti culières de son esprit, mettant les choses au mieux ou au pire, au point de vue de la gravité de la manifestation. Les initiateurs de la grève sont disposés à prétendre qu’ils ont derrière eux la grande majorité de la corporation au nom de laquelle ils partent en guerre. Et, d’autre part, leurs adversaires ont un penchant particulier à mettre tout sur le compte d’une simple minorité qui abuse de la torpeur des majorités. Découvrir la vérité, dans des apprécia tions si divergentes, est un moyen certain de prendre une bonne orientation dans les décisions qu’il s’agit de prendre. La résistance peut s’affirmer ou céder, selon l’exact dénombrement des forces que l’on a en face de soi. Dés lors, le desideratum exprimé par le lecteur dont le dire nous occupe, entre dans la bonne logique. Un conflit éclate, un vote est Immédiate ment ouvert, permettant aux intéressés de se compter. Un scrutin s’organise, revêtu de garanties dont il est très aisé do s’en tourer. chacun est appelé à dire, si oui ou non, il a de sérieuses revendications à sou tenir ; si, oui ou non,il y a matière à décla rer la grève. L’urne révèle ainsi le nombre de ceux qui sont disposés à se contenter de leur sort, qui admettent que la grève n’y peut rien changer, qui préfèrent le maintien du tra vail aux risques du chômage. La corpo ration a parlé, de cette façon, sans qu’on puisse désormais prendre le change sur la légitimité et l’importance du mouvement. Et dès lors, chaque parti, prenant la réelle notion de sa force numérique, se trouve en excellente situation pour s’abandonner ou résister au mouvement. Il nous semble qu’il y a là une idée méri tant qu’on s’y arrête, ouvrant le champ à une réglementation dont on peut raisonna blement attendre quelque bienfait. Les lois réformatrices de certaines mœurs, de cer tains procédés, ne peuvent surgir en géné ration spontanée ; il faut de nombreuses épreuves pour faire éclater leur légitimité. Il nous semble que les difficultés que nous traversons sont susceptibles de fournir ces épreuves, et que les temps commencent à être mûrs pour la mise à l’étude de quelques moyens préventifs du genre de celui dont nous venons de nous occuper.. » A. ELBERT....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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