Extrait du journal
réellement à plaindre, car sur la pente des réflexions philosophiques où il se sent entraîné par le poids de tous ses millions, il ne saurait s’arrêter. Et s’il songe à abdiquer, c’est qu’il veut peut-être rechercher dans la solitude la solution du redoutable problème que la nouvelle politique du cabinet de Washington vient de poser aux milliardaires américains. Maintenant que cette politique est devenue coloniale, maritime et belli queuse, il va falloir aux Etats-Unis une armée et une flotte capables de faire réussir les plus vastes projets ; dès lors le budget des dépenses va grossir, grossir toujours à l’égal des budgets européens. Et qui alimentera ces énormes bud gets? — Le peuple dos travailleurs, comme toujours, pense-t-on. Mais ces travailleurs ne vorV-ils pas enfin pro tester et même s’insurger contre cette ploutocratie dont ils ont accepté le joug aussi longtemps que les charges fis cales ont été légères et qu’il y avait place au soleil pour tout le monde? Si M. Rockfeiler est triste, c’est peutêtre tout simplement que plus perspi cace que ses coreligionnaires, adora teurs du dieu dollar, il entrevoit pour eux de cruelles déceptions dans un avenir prochain. ADV. PETITE GAZETTE R1MÉE LES CHEVAUX Je chante, en ces tristes couplets, Les chevaux maigres et replets Traînant des omnibus complets, Et qu’on excite à coups de trique ; Joyeux ou moment du départ, Peinant, suant de toute part, Et qui vont être vaincus par L’ tram électrique ! Et ceux des coupés, des landaus, Et ceux qui, derrière le dos, Promènent de si lourds fardeaux... Voici que leur race s'éclipse! Que leur sert d’avoir pour aïeux Pégase, le cheval des dieux, Et celui dont parle — si vieux — L'Apocalypse I Vous qui traînez, dans vos essors, Si fièrement vos huit-ressorts, Ah! laissez-moi plaindre vos sorts Et pleurer vos destins mobiles l On vous citait dans les journaux, Et vous voilà — temps infernaux — Vaincus par no* trams et ;mr nos Automobiles 1 0 vous, qu'on va mettre aux rebuts, Chevaux de liacres, d’omnibus, Songez qu’autrefois de Phébus Vous conduisiez le char de flamme ; Souvenez-vous qu’au temps passé Des philosophes ont pense Que vous deviez — est-ce insensé ? — Avoir une âme ! Puisque sans remords, d’un œil sec, On va vous tourner en bifteck Servi sans pomme ou bien avec, Coursiers à l’allure coquette. Songez qu’en des temps révolus Dans des livres qu’on a tant lus Buffon vous a nommés « la plus Noble conquête! » Mais un jour vous serez vengés D'avoir été. coursiers légers, Equarris. découpés, mangés En bifteck avec ou sans pomme, Quand, grâce aux inventeurs rivaux, On aura, dans des temps nouveaux, Supprimé l’homme ! XAVIER MAUNIER....
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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