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Le Petit Marseillais, 30 janvier 1908

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Le Petit Marseillais
30 janvier 1908


Extrait du journal

La discussion sur les affaires du Maroc s’est terminée comme on était en droit de l’espérer. La Chambre approuve les moyens qu’a pris le gouvernement pour soutenir le rôle que la conférence d’Algésiras a confié* à la France. Ce vote de confiance implique la persé vérance dans la voie où on s’est engagé. Deux de nos grandes personnalités par lementaires, MM. Delcassé et Jaurès, étaient allés aux extrêmes dans ce passion nant débat. Le premier y avait apporté le trop in tense désir de justifier son attitude passée, soulevant ainsi une question fertile en dangers, qu’il valait mieux laisser de côté dans la discussion présente. Le second s’était jeté dans la mêlée, poussé par sa fureur systématique de prendre le contre-pied, fût-ce même aux dépens de la dignité nationale, de la poli tique gouvernementale. On peut dire — une fois n’est pas cou tume — que la sagesse parlementaire a su ramener les choses dans leur bon sens, se refusant à la prise en considération de tout ce qui ne tenait pas directement et intime ment aux délicats intérêts en cause. Nos amis ou nos ennemis de l’extérieur ne pourront sûrement rien trouver à re prendre dans les conclusions adoptées par la représentation nationale. Ces conclu sions maintiennent l’action française au Maroc dans ses limites légitimes qui se résument en ceci : protéger notre frontière algérienne contre tout danger de viola tion ; assurer dans l’empire chérifien le libre rayonnement du commerce mondial. L’ordre du jour proposé à la Chambre comportait une troisième manifestation : un témoignage de gratitude de la France pour ses vaillants soldats de terre et de mer qui combattent là-bas pour elle. Chose monstrueuse, il n’y a pas eu, en cela, un accord unanime : quarante-quatre députés se sont trouvés pour se dérober à cette noble obligation ! On pourrait dire d’eux qu’ils ont eu le courage de leur opinion, si l’on pouvait admettre qu’il y a un courage de la honte.,...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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