Extrait du journal
déjà nous nous méfions des paquebots construits dans nos arsenaux, sur les plans d’ingénieurs habitués à cons truire des cuirassés, des croiseurs, des torpilleurs, etc., et obligés de tenir compte des idées personnelles de M. le ministre de la marine, qui n’ont rien de commun avec celles d’un armateur mar seillais. Ce serait des outils qui coûte raient un peu cher et qui répondraient bien imparfaitement aux besoins du commerce maritime. Nous ne voyons pas davantage nos officiers de vaisseau se livrant à une navigation commerciale, si différente de la navigation de leurs bâtiments de guerre. Ils e» sauraient à la fois trop et pas assez pour commander ces moder nes paquebots et pour diriger les opéra tions multiples qu’ils doivent effectuer rapidement et sans encombre. Nous vivons à une époque de spécialisation industrielle qui ne permet plus ces com promis entre deux services aussi dis tincts, aussi opposés même que celui de la guerre et celui du commerce. Nous avons d’ailleurs vu, en plusieurs circonstances, combien notre marine militaire est inapte à effectuer toute opération qui n’est pas exclusivement de son domaine. Depuis les transports effectués pendant la guerre du Mexique, jusqu’aux transports côtiers qu’effec tuait tout récemment encore la Vienne, de douloureuse mémoire, on n’a jamais vu l’Etat justifier de ses aptitudes en armement maritime ; il a toujours fait plus mal et plus cher que l’industrie privée. Sur la ligne de Cochinchine, elle-même, il a dû s’avouer battu par l'industrie privée pour le transport de ses troupes et de son matériel. • Pendant l’expédition de Madagascar, c’est avec beaucoup de raison qu’il a confié aux armateurs le soin de trans porter le corps expéditionnaire et l’énor me matériel qui était nécessaire à celui-ci. Et comment en serait-il autrement, l'armateur étant toujours stimulé et guidé par son propre intérêt, tandis que l’Etat, s’il a le désir de bien faire, n’est stimulé et guidé que par ses intérêts politiques, les contribuables étant là pour boucher tous les trous creusés dans le budget par son incurie, son im prévoyance,son ignorance.Nous croyons bien que c’est ainsi que le comprend le gouvernement, pour le moment du moins, car il fait la sourde oreille aux tout cas, les collectivistes devraient commencer par nous dire à combien de millions ils évaluent cet essai de socia lisation qui aurait, en réalité, pour objet d’économiser un million et demi de subventions, réparties entre tous les services postaux de la Méditerranée. ADV....
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
En savoir plus Données de classification - magnan
- paul villars
- savon
- pé
- pélissier
- paul vil
- kouropatkine
- edgard combes
- arabia
- paul
- port-arthur
- paris
- algérie
- copenhague
- marseille
- cochinchine
- egypte
- oran
- bombay
- transatlantique
- bourse du travail
- indra
- péninsu
- fédération des corps