Extrait du journal

Paris, 30 octobre. — Cinq inculpés nou veaux vont être arrêtés, parmi eux se trouve l’employé d’une grande banque et un avocat de province. Ce n’est pas à Paris seulement que le trafic s’opérait. A un de nos confrères, qui lui demandait quel bénéfice pourraient bien retirer les Iran (leurs de leur trafic frauduleux, le directeur de la Monnaie répondit : « Un bé néfice bien moins important qu’on ne serait tenté de le croire et qui, étant donnés les risques courus et le mal que les gens ont à se procurer des pièces de monnaie d’ar gent, ne vaut vraiment pas la peine de pur ger six mois de prison, .Actuellement, Tar èrent pur vaut en moyenne 335 francs le kilo ; mais dans mille grammes de pièces de monnaie il y en a 835 grammes. Donc, dans le lingot de 25 kilos retrouvé, il n’y a que 20 kilos 875 grammes d’argent. Kn va leur intrinsèque, cela représente six mille 993 francs et en valeur nominale seule ment 5.000 francs, soit une plus-value de 1.983 francs. Mais le fondeur ne l’achète pas à ce prix-là, car il devra céder son lingot à un afflncur, qui séparera le cui vre de l’argent pour obtenir de l’argent pur. Ce sont des opérations délicates, qui coûtent assez cher. D’autre part, le fondeur et l’affineur veulent avoir leur bénéfice : de plus, l’homme qui cherche à se procurer de la monnaie pour la vendre à un fondeur est obligé de donner d’assez grosses commis sions à ceux qui lui en procurent et, sou vent même, d’acheter des marchandises qu’il ne pourra utiliser. En fin de compte, son bénéfice sur 5.000 francs de monnaie, qui feront un lingot de 25 kilos, sera à peine de quelques centaines de francs. »...