Extrait du journal

Mais à, côté des titres qui semblent in vraisemblables, il y eut aussi les idées baroques. Le Grand Journal, imaginé par Villemessant, avait une édition im primée sur toile, de sorte qu'il pouvait, le cas échéant, servir de nappe. Aurélien Scholl fit ses débuts à la Naïade : c'était un journal bien singulier ; ïil était des tiné aux établissements de bains, et, im primé sûr caoutchouc, en effet, il pouvait être lu dans l'eau. On pense bien qu'il ne dura guère : il se noya. Il y eut aussi un essai de journal co mestible : après l'avoir lu, on pouvait le manger, mais il parut indigeste. Que n'inventa-t-on pas ! Ce n'était pas un organe très gai, mais on vit paraître le Journal des Trépassés, qui était im primé en lettres blanches sur papier noir. Il donnait, naturellement, des nou velles... de l'autre monde. Mais il faut croire qu'il ne répondait pas à un besoin très précis, car il trépassa lui-même as sez vite. Ce fut d'ailleurs généralement le sort de toutes ces feuilles aventureuses. Elles vécurent ce que vivent un caprice ou une plaisanterie... JEAN FROLLO...