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Le Petit Parisien, 27 octobre 1932

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Le Petit Parisien
27 octobre 1932


Extrait du journal

Les surprises de la circulation devien nent effarantes. En pleine nuit, lundi soir, un camion a mis le feu à quatre maisons. C'est un vrai miracle que l'incendie n'ait pas fait de nombreuses victimes. Le camion incendiaire ayant préalablement culbuté le petit train .d'Arpajon, c'est aussi un vrai miracle que l'accident n'ait pas déterminé en même temps une catastrophe de che min de fer. Une enquête, maintenant, est ouverte, et la justice va s'efforcer d'établir, en cette triste affaire, toutes les responsabi lités. Mais si rigoureusement que puisse être menée cette enquête, il apparaît déjà comme certain que la responsabilité des quatre maisons incendiées sera complète ment dégagée. Les quatre pauvres mai sons de Longjumeau n'ont commis aucune imprudence. Leurs locataires, qui dor maient, ne sauraient être non plus mis en cause. Il doit être permis à Longju meau de reposer la nuit dans un lit. Il doit être permis aussi d'aller prendre un bock au café ; car, comme on le sait, les clients d'un petit café, à moitié détruit par les effets du camion détonnant et percutant, ont pu croire eux-mêmes que l'heure de leur dernière consommation était venue. , Les maisons de Longjumeau ne seront donc vraisemblablement pas traitées comme les victimes ordinaires de la route, qui se trouvent si souvent accusées par leurs agresseurs de s'être fait écraser exprès. Les experts et les contre-experts ne trouveront pas le moyen de formuler contre elles des griefs valables. N'empêche que ces quatre maisons, situées à un carrefour insidieux, occupent, si l'on peut dire, une place fort dange reuse. Elles courront encore bien des risques. Les architectes, qui ont bâti tant de maisons le long des routes et le long des bues, n'avaient pu prévoir, évidemment, la circulation automobile. Les malheurs sont fréquents SI les incendies comme l'incendie de Longjumeau sont exceptionnels. Unp villa, dernière ment, a été bombardée par un autocar dans le Midi. Deux bonnes gens, récem ment. ont reçu dans leur salle à manger la visite d'une voiture de transport. Un autobus, pris de vertige, est entré, il y a quelque temps, dans une crémerie. Il n'est plus seulement dangereux de cheminer sur la route. II est également extrêmement périlleux de border la route. Ce qui fait que la situation des maisons devient bien difficile. Les maisons sont tout de même bien obligées de rester où elles sont. Et tant qu'il y aura des villes et des villages, il faudra bien, vraisem blablement, qu'il y ait des maisons le long des rues et le long des chemins. Alors, que faire, si l'on n'arrive pas à mettre un peu d'ordre dans la circulation de la route ? Faudra-t-il mettre des pare-chocs à toutes les maisons ? Faudra-t-il blinder et cuirasser toutes les façades? Maurice PRAX....

À propos

Le Petit Parisien est un grand quotidien français, publié entre 1876 et 1944. Il était l’un des principaux journaux sous la Troisième République.

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