Extrait du journal

Suivant 1 usgge, dit le Radical, l'opération eut lieu à la mairie en présence des réparti teurs, du maire et de l’adjoint. Avant de clore le rôle, M. Aubry déclare on devrait porter le curé, M. Guiard, sur le rWe des prestations. L’adjoint se récria : « On n avait jamais vu çà... à Beaumont-enArgonne ! » Le contrôleur peu touché par cet argument, fit remarquer que, puisque l’instituteur devait des prestations, il était de la plus vulgaire équité que le curé dût acquitter la même dette. M. Aubry ajouta, d’ailleurs, qu’il avait le droit de porter le curé au rôle, sans le con cours des répartiteurs, et qu’il ne manquerait pas de le faire. Il n’eut point besoin d’user de ce droit, le maire et les répartiteurs s’étant rangés à son avis. Voilà comment le curé de Beaumont-en-Ar gonne paiera ses prestations en 1887, ni plus ni moins que le commun des contribuables de de France. C’est bien. Mais ce qui est mieux, c’est que le contrôleur ne soit pas puni. L’administra tion ne nous avait pas habitués à cela. Le ministre des finances a enjoint à tous les contrôleurs de porter — d’office — les curés sur les rôles de prestations, sans s’inquiéter si cela se faisait ou non auparavant dans la commune, et de le faire parce que la loi le veut ainsi. > UN SCANDALE DANS LE GRAND MONDE Grand émoi dans le monde du Paris élégant et qui s’amuse où il n’est bruit, depuis quel ques jours, que de la disparition du baron de X..., parti, dit-on, pour s’étrangler, afin de se soustraire aux recherches de la police. Issu d’une des plus vieilles familles de France, fils d’un général auquel nne ville de l’Est a élevé une statue, marié, mais séparé de sa femme depuis neuf ans, le baron vivait maritalement, dans le quartier de l’Etoile, avec une dame G..., amie intime de Mlle Léa S..., artiste dramatique. Très lié lui-même avec cette dernière chez laquelle il avait ses grandes et petites entrées, le baron qui, plu sieurs fois déjà, avait eu recours à la bourse de l’artiste pour satisfaire aux exigences de son faux ménage, mettait à profit, le 31 mai dernier, une absence de Mlle S..., et s’intro duisant dans son cabinet, de toilette, s’empa rait de trois grosses perles et d’une partie de collier en brillants. Le lendemain il écrivant à la jeune femme pour la prévenir de l'emprunt qu’il lui avait fait, l’assurant qu’après les avoir montrés à un de ses amis, il lui rapporterait ses bijoux. Mais le baron ne donna plus signe de vie, et quand Mlle S..., qui ne pouvait croire à tant d’infamie, vint s’informer du baron chez Mme G .., celle-ci lui apprit que le soir môme où ce vol avait ôté commis,- M. de X..., était ren tré à neuf heures, et, après avoir fait sa valise, était parti en lui disant qu’il se rendait à Ren nes pour jouer une comédie. Alors, Mlle S... se rappela que, quelques jours auparavant, le baron lui avait parlé...