Extrait du journal

Elle se soumit. Comment lui eût-il été possible de porter deux fois de suite la même toilette — et une toilette qu’on n’a pas rêvée, dictée à son couturier, essayée avec des fâcheries brusques, des menaces de brouille, — de s’habiller comme n’importe quelle passante qu’on heurte dans la rue, d’avoir une façon de livrée ? comment eût-elle renoncé au vice exquis à savourer comme un bonbon poivré, aux intrigues multiples qui remplissaient sa vie, qui l’amusaient et l’enfiévraient d’une brûlure croissante? Ne plus commander I des bouquets pour les femmes qui lui avaient plu, ne fût-ce que par leur sourire ou leur regard, ne plus donner de rendez-vous aux quatre coins de Paris, ne plus s’enfermer dans une baignoire avec des gamines effrontées qui chuchotent des choses drôles, ne plus poursuivre la moindre intrigue galante, ne plus souper en cabinet particulier, ne plus enlever, à la fin de la représentation, dans I son coupé, pour soi seul, la divette que...