Extrait du journal

plus vieux que son âge le duc : laid, disgra cieux, désagréable, sans compter qu'il avait été publiquement compromis dans plusieurs histoires plus sales les unes que les autres. Tandis que la petite était vraiment char mante, ravissante, séduisante, cette enfant. C'était sur cette pensée que les paroles de Frédéric lui étaient revenues et qu'il leur, avait prêté attention. Assez sensée pour préférer un homme rai sonnable à un tout jeune homme qui n est rien, ne sait rien et n'a rien — c'est quelque chose cela. Assez gaie pour guérir un hypocondnque. Assez sagé en même temps pour ne pas s'exposer et ne pas exposer son mari a des aventures — c'est plus, encore. Avec cela ravissante, disposée à se mon trer reconnaissante de ce qu'on faisait pour elle ; mais alors c'était donc une merveille que la petite Mussidan ? Et par une association d'idées toute natu relle, le "marquis avait revu la jeune fille qu'il avait dû épouser et qui, au moment décisif, n'avait pas voulu de lui. Pas charmante du tout, pas séduisante, pas gaie, pas assez sensée pour savoir ce que valent les jeunes hommes, pas assez réser vée pour les tenir à distance ; triste et cha grine avec lui, au contraire, et n'ayant d'en train, de gaieté, de coquetterie qu'avec les autres. Et cependant il avait voulu faire d'elle sa femme par cela seul qu'elle était jeune, toute jeune. Mais la petite Mussidan était plus jeune qu'elle, et plus jolie, et plus ravissante, et plus sensée, et plus gaie, et moins coquette, car c'était l'innocence même, cette enfant. Vraiment il avait du flair, le duc d'Arcala, d'avoir été chercher cette petite et d'avoir découvert avant tout le,monde les qualités dont elle était douée. Seulement s'il avait du flair pour voir ce que valaient les autres, il était plus qu'aveu...