Extrait du journal
FRANCE. Paris, S miursi On a répandu le bruit que les opérations électorales, fixées par un décret du gouvernement provisoire au 9 avril, et la réunion de l'Assemblée nationale, qui-devaient avoir lieu le 20, seraient ajournées, sous prétexte t.de quelques difficultés d'exécution. Nous esperons que ce bruit ne se confirmera pas. Un tel retard, une telle hésitation dans les actes du pouvoir qui répond en ce moment des destinées de la. France, cause raient un mécontentement et une inquiétude légitimes. Déjà, sur des questions moins graves, une certaine fluctuation s'est laissé apercevoir dans les résolutions du gouvernement ; des arrêtés contradictoires ont été rendus à quelques jours de dis tance, ou bien des déterminations annoncées la veille com me positives se trouvaient changées le lendemain. Ainsi l'abolition ou le maintien du timbre, les mesures plus ou moins immédiates à prendre pour l'émancipation des esclaves aux colonies, le caractère des nominations à faire ou des révocations à prononcer, le choix si important de l'homme à qui serait confiée la prompte réorganisation de nos forces militaires, sur tous ces points il s'est manifesté de l'hésita tion, du doute, et le public, tout en faisant la part d'une si tuation difficile, en tenant grand compte au gouvernement provisoire de ses courageux efforts, de ses immenses travaux, a regretté de ne pas voir tous ses actes empreints au même de gré de volonté et de puissance. Jusqu'ici, néanmoins, aucune erreur, aucune faute qui n'ait "été couverte par la droiture des intentions. L'ajourne ment non motivé de la convocation de l'assemblée nationale aurait une bien autre gravité. C'est une mesure impossible, elle décréditerait le gouvernement en alarmant le pays ; nous n'y croyons pas. - ' Les élections auront lieu le 9 avril, suivant le mode déter miné par le décret du 5 mars. Pour la première fois en France et en Europe, la population virile tout entière, sans excep tion, sans choix, sans autre condition que celle de l'âge, va être appelée à élire les représentons de la nation. C'est une épreuve hardie, peut-être téméraire, mais assurément grande et solennelle. Quant à nous, si c'est le pays qui est réelle ment interrogé, si c'est lui qui répond, nous sommes tran quilles. Ce que le pays vpulait il y a un mois, il y a quinze jours, nous le savons tous. Dans son immense majorité, d'accord avec l'opposition, il poursuivait, sous le gouvernement cons titutionnel, la réalisation des principes de 4789 et de 1830, indifférent à la forme des institutions et acceptant la monar-...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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