Extrait du journal

de servir si à propos leurs projets et leurs rancunes. Mais il faut songer au lendemain. Le lendemain nous verrons recommen cer la dangereuse expérience qui se poursuivait depuis plu sieurs années. Vous regardez au-delà, et sans prendre garde à ce qu'elle aura pu coûter au pays, vous vous flattez/qu'en dé finitive elle tournera à votre profit. La gauche vise-t-elle à ce résultat? Et d'ailleurs, êtes-vous les seuls qui disposez ainsi de l'a venir ? Hier, la Gazette de France signifiait au parti radical et au parti bQnapartiste qu'ils s'agitaient vainement pour reparaître. Suivant elle , le principe révolutionnaire , qu'il ait pour con séquence la souveraineté parlementaire, la souveraineté du peuple ou la souveraineté d'un dictateur militaire, est également condamné. On devine ce qui reste debout. Pour rendre sa pensée plus intelligible, elle croit devôir rappeler qu'en 1830 c'est la lieutenance générale du premier prince du sang que la république et l'empire ont été forcés d'accepter. Or, au-dessus de la lieutenance générale il y a quelque chose, apparemment. Voilà, donc l'avenir qu'on se dispute d'avance ! Et l'on veut que le pays'marche vers ce chaos, quand rien ne l'empêche dès à présent de faire prévaloir sa volonté par les lois ! quand il est maître de ses destinées ! S'il est des esprits aventureux qui le poussent avec force dans cette carrière périlleuse, d'autres comprennent autrement leur de voir. La gauche peut, ce nous semble, conserver quelque confiance dans son opinion, à laquelle n'a point manqué jusqu'ici l'adhésion éclairée de la France. Ceux qui n'ont pas su la convaincre trouve raient-ils honorable pour elle de céder à une sorte d'intimidation ?...