Extrait du journal
FRANCE ' t^arts» 16 niftl. discussion sur la réforme électorale , a la chambre des députés. C'est surtout quand il s'agit de la constitution de la chambre et de ses droits que, par rospect pour elle-même, elle devrait lais ser aux discussions toute leur liberté et leur étendue, soit pour s'é clairer, si elle croit que la vérité soit bonne à connaître, soit au moins pour écarter cette opinion qu'en condamnant au dehors la souveraineté du nombre, eile l'appliqué d'une manière brutale dans son propre sein. Nous savons qu'il faut un terme à tous les débats, et qu'en définitive la majorité, suffisamment instruite, est libre de se prononcer, quelles que soient les protestations qui s'é lèvent. Mais qui osera dire qu'une question immense comme celle de l'organisation électorale du pays, dans laquelle sont comprises toutes les questions de gouveruement, peut être complètement examinée dans une moitié de séance ? Et encore M. Martin (du Nord), qui faisait aujourd'hui l'office de président, trouvait que c'était beaucoup trop que deux consacrer de heures à une pareille discussion ; il a longuement insisté pour qu'on la fit précéder d'une délibération sur divers projets d'intérêt local, pendant, a-t-il dit, que la chambre était en nombre. Cette ridicule proposition, ne pouvait être admise 5 mais c'est en vain qu'après deux discours où la réforme était envisagée uniquement du point de vue radical, et quelques mots peu concluans de M. le président du conseil, le ren voi à lundi a été réclamé. Les centres et les ministres se sont mis d'accord pour étouffer un débat qu'ils n'empêcheront pas de re naître ; supprimant ainsi tout un ordre d'argum'eus et de faits, ce qui est plus commode, à la vérité, que de se donner la peine d'y ré pondre. Une telle légèreté est d'autant plus condamnable que la commis sion nommée par la chambre, après un examen de plusieurs mois, qui a dû être aussi sérieux pour le moins que celui de quelques mi nutes auquel la majorité a daigné se livrer, avait conclu au renvoi à M. le président du-conseil de plusieurs des propositions qu'elle avait examinées, tout "en reconnaissant que le moment n'était pas ve nu de modifier notre système électoral. Celles des pétitions qui de mandaient le suffrage universel ou l'extension du vote à tout ci toyen inscrit sur les contrôles de la garde nationale étaient repous sées d'une manière absolue par la commission et elles sont précisé ment les seules qu'on ait pu défendre."C'est donc sous l'impression des raisonnemens produits en faveur d'une mesure que les pluséclairés parmi ceux qui en adoptent le principe jugent eux-mêmes actuellement impraticable, qu'a été rendu le vote de la chambre. De c,e qui était prochainement réalisable et nécessaire, rien n'a pu être dit. Et l'on veut que de pareillles décisions conservent quelque autorité devant le pays, et l'on s'étonne que la question qu'on croyait avoir résolue la veille revienne plus pressante le lendemain ! L'opinion à laquelle la gauche constitutionnelle se rallie n'ayant point trouvé à se faire jour dans le débat, nous n'avons à juger que ides idées opposées aux nôtres. Nous le ferons avec impartialité. On sait que nous n'avons point l'habitude, nous, môme quand noire parti est en bulle à l'injustice et à l'invective, d'attaquer le caractère ou les intentions de nos adversaires. M. Arago a un grand notn, le plus grand de tous dans les sciences; nous plaignons les gens qui, au lieu de rendre hommage à cette illustration qui s'é tend sur son pays et sur son époque, s'attachent à la dénigrer. M. Arago est, d'ailleurs, animé d'un sentiment patriotique qui échauffe FEUILLETON DU SIÈCLE. — 17 MAI....
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
En savoir plus Données de classification - avignon
- moulin
- arago
- garnier-pagès
- de saint-chamans
- thiers
- mou
- quant
- lambot
- hion
- vernet
- paris
- france
- loulle
- rhône
- londres
- alger
- bonn
- afrique
- magnan
- n.s
- messager