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Le Siècle, 18 mai 1840

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Le Siècle
18 mai 1840


Extrait du journal

FRANCE. Paris » 17 mal. Nous nous sommes plaints hier de ce que la chambre avait passé à l'ordre du jour sur toutes les pétitions relatives à la réforme élec torale, sans prendre la peine d'examiner d'autres propositions que celles qui étaient évidemment inadmissibles et qu'un vote presque unanime devait repousser. Le môme reproche est reproduit ce ma tin par la plupart des journaux. Seulement quelques-uns qui trou vent fort bon que la chambre n'ait consacré qu'une moitié de séance à la discussion et qu'elle ait prononcé la clôture avant d'avoir en tendu les orateurs dont la voix devait nécessairement s'élever dans le débat, ne se font pas faute de reprocher à M. Odilon Barrot et à ses amis d'avoir gardé le silence. Voilà, il faut en convenir, une singulière justice ! On commence par interdire l'accès de la tri bune, et puis on demande à ses adversaires avec un flegme imper turbable ; «Pourquoi n'y êtes-vous pas montés ?» Est-ce que le général Bugeaud, qui a du moins le mérite, par suite de la con fiance qu'il a dans ses idées, d'aller volontiers au devant de toute discussion, a obtenu le moindre succès près de ses amis quand il leur a demandé le renvoi à lundi. — Non ! non ! La clôture, ont-ils répondu. — Mais, a répliqué le général, vous n'avez point entendu M. Odilon Barrot qui, représente une opinion fort différente de celle, qui vient de se produire ; M. Berryer n'a point défendu le suffrage indirect ; M. Garnier-Pagès lui-même, détourné de la question, n'a pu nous dire comment il entend que les droits politiques conférés aux niasses rendraient leur condition meilleure. — La clôture ! la clôture ! L'ordre du jour ! — Telle a été la réponse à la proposition de M. Bugeaud. La gauche seule a insisté pour la reprise d'un dé bat qui venait à peine, d'être entamé, et ceux qui n'ont point voulu le débat se retournent vers elle et lui crient : « Pourquoi n'avezvous point soutenu votre opinion sur la réforme électorale ? » Le National, de son côté, reproche à la chambre d'avoir sup primé la discussion et de n'avoir pas su prêter une demi-heure d'attention au seul orateur, M. Arago, qui s'était placé dans la question même. Mais comme il lui en coûterait apparemment de laisser passer un jour sans diriger une attaque absurde contre la gauche, il l'accuse non seulement de n'avoir pas parlé, mais d'a voir voté comme M. Thiers sur toutes les questions qu'elle avait FEUILLETON DU SIÈCLE. — 18 MAI....

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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