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Le Siècle, 18 septembre 1849

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Le Siècle
18 septembre 1849


Extrait du journal

Un de nos abonnés de Sorèze présente, contre l'impôt sur le revenu, quelques objections que nous croyons devoir examiner. Que tout citoyen supporte sa part dés charges de l'État, cela est juste et rationnel ; mais, nous dit-on, vous paraissez croire qu'il y a égalité parfaite entre la propriété territoriale et les capitaux, et si telle est votre opinion, elle est erronée. Notre opinion est en effet que la propriété immobilière ne doit pas être plus mal traitée que la propriété mobilière, le travail agricole que le tra vail non agricole, et qu'il y a à cét égard des injustices séculai res à réparer. L'erreur est ici, non de notre côté, mais de celui de notre contradicteur, ainsi que le. prouve, du reste, sa propre argumentation. * ^ . • . « La terre, c'est notre contradicteur qui parle, acquiert de la valeur par une progression constante. Cette valeur a doublé de puis quarante-cinq ans. Ainsi le propriétaire à qui ses revenus suffisent pour vivre laisse un plus riche héritage que celui qu'il a reçu de ses pères. » Pardon, monsieur, mais ceci décèle l'oabli, nous ne voulons pas dire l'ignorance, des principes élémen taires de la science financière. Pourquoi la propriété immobi lière a-t-elle augmenté de valeur? Parce que la propriété mobi lière est devenue plus abondante. C'est de la comparaison entre la valeur actuelle de l'argent et la valeur actuelle des terres et des maisons que résulte le prix de la propriété foncière. Le pro priétaire n'est dope pas plus riche parce que sa propriété vaut plus d'argent aujourd'hui qu'il y a quarante-cinq ans, ni même parce qu'il en tire plus d'argent, puisqu'il lui faut plus d'argent pour se procurer les choses utiles ou agréables à la vie. Pour que la progression fût à l'avantage du propriétaire foncier, il se rait nécessaire que l'accroissement fût exclusif à une nature de propriété, ce qui toat simplement est impossible. S'il n'y avait pas maintenant plus de valeurs mobilières qu'en 1895, la valeur...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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