Extrait du journal

XII Pendant ce temps, l’amiral *“ sommeillait dans sa cabine. — Va me chercher l’amiral, toi ! Dis-lui que je veux lui remettre le commandement. Le timonier y allait, descendait, manquant du pied les échelles, où l’eau le suivait en cas cades, par le trou un moment découvert, — se cramponnant aux cordes, aux boucles, aux cloi sons... Mais l'amiral avait, paraît-il, le sommeil dur ce jour-là... Le tintamarre le berçait.’ Il en avait vu bien d'autres. — Du mauvais temps, ça ? Ça n’est pas vrai ! L'homme remontait, et, à trois reprises, re descendait sur l’ordre du commandant, obstiné à remettre à son chef le commandement, tant la situation paraissait grave. L’amiral, peut-être par courtoisie pour le com mandant, dont il était sûr, refusait toujours, avec son éternel : — Du mauvais temps, ça? Ça n’est pas vrai ! A la troisième fois, au moment où repa raissait l'homme aux yeux de l’amiral impa tienté, le bateau sembla se dérober, descen dre avec une vitesse de chute dans l’abîme ou vert, puis, souffleté brusquement par quelque montagne d’eau arrivée sur lui en catapulte, il tombait de côté, renversé do façon si brusque, que l’amiral, projeté hors de son cadre, se cas sait net le bras contre le mur. Alors, debout aussitôt, il saisit avec la main droite son bras gauche cassé et dit tranquille ment : — Tiens, c'est donc vrai ! Il monta sur le pont, se fit amarrer et com manda la manœuvre jusqu’à Toulon, au milieu du bouleversement. Tous ces souvenirs faisaient monter des lar mes dans les yeux d'Adrien... Il allait donc per dre le droit de courir ces périls où lame se trempe, se reconnaît, agrandit autour d’elle Reproduction ei traduction interdites....