Extrait du journal

Nous pensons, comme M.~Le Myre de Vilers, qu’il n’ëst pas d’institution humaine qui n’ait ses inconvénients et qu’il ne faut pas détruire tout ce qui est imparfait, parce qu’on détruirait tout; nous nous sentons donc pour les inconvénients du conseil colonial disposés à l’indulgence qui fconvient, mais c’est à la condition qu’ils ne de viennent pas intolérables. Tant qu’il se borne à avantager colons et fonctionnaires, il n’y a pas à prendre ses prodigalités au tragique, il suffit de les contenir. Mais le jour où, pour conserver le moyen d’être prodigue, il se met en travers des intérêts les plus évidents de la France, c’est lui qui nous oblige à nous rappeler comment il est constitué. Et quand nous voyons ses candidats s’adresser à un corps électoral composé de 72 0/0 de fonctionnaires et l’inviter à sommer le gouverneur général « de se soumettre ou de se démettre », à qui la faute si nous découvrons le principe d’anarchie qui gît au fond de cette con stitution? Nous ne l’apercevrions point s’il s’en tenait à un rôle confrrme à la modestie de son origine....