Extrait du journal
Après une minute, il reprit ; — Vous viendrez à Rome en novembre, je suppose? . — Oui, fin novembre, je l’espère, dit Béa trice. Le cardinal se leva et reprit sa promenade de long en large. Bientôt, un coupé s'arrêta dans l’avenue, après avoir contourné la maison. — C’est la voiture, dit le cardinal en consul tant sa montre; Il me faut aller voir cette pauvre vieille... Mais j’y songe, ajouta-t-il après une courte hésitation, il serait peut-être bien que yous vinssiez avec moi. Une ombre passa dans les yeux de Béatrice. — Quel bien lui ferais-je ? demanda-t-elle. — Vous lui feriez plaisir,-sans doute. Et d’ailleurs, elle est en quelque sorte l’une de vos paroissiennes. Vous devriez venir, il me sem ble. Vous ne l’avez pus visitée depuis qu’elle est tombée malade. — Oh I. bien, dit Béatrice. Elle était visiblement contrariée. Elle alla pourtant s’habiller. Dans la. voiture, quand ils eurent passé le village et franchi le pont, comme ils roulaient sur lu route blanche quhnenait à la villa Fio* riano, le cardinal fit observer qu’on n’avait pas vu M. Marchdale à Ventirose depuis long temps. Oh ! vrai? répondit Béatrice avec i*1 lifte» ronce* — Depuis plus de trois semaines, presque un mois... — Autant que cela? dit-elle. — C’est, bien sûr, qu’il a eu fort à faire et pet»de loisir, poursuivit le cardinal. Son dévoue ment pour sa pauvre vieille servante a été de tous points admirable. Mais à présent qu’elle est positivement guérie, ii sera plus libre. — Sans doute, dit Béatrice. . —- J’aime beaucoup ce jeune homme, dit le cardinal. Il est intelligent, il a de bonnes ma nières, et il a un sens très fin du comique. Oui, il a de l’esprit comme on en trouve rarement chez un Anglo-Saxon, un esprit quasi latin. Mais il ne vous intéresse plus?... Vous déses pérez peut-être de sa.conversion ? — J’avoue qu’il ne m’intéresse guère, répon dit Béatrice. Et il est fiûr que je ne compte pas sur sa conversion, HENRY IÎART.AN&
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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