Extrait du journal
vez; bientôt, j’irai tout à fait bien... grâce à vous... Je saurai alors vous témoigner plus de reconnaissance... . Maurice, ayant pris sa main, l’amenait tout près de lui et, la regardant au fond de ses beaux yeux clairs, encore un peu égarés, il re prit, très ému : — La reconnaissance ! N’avez-vous pas devi né que j’ose attendre de vous davantage? Quand vous plaira-t-il, Yseult, de faire quelque atten tion à ce qui se passe dans mon cœur ? Tenez, puisque nos deux mères m’ont permis de rêver tout haut devant vous, laissez-moi vous le dire. Je vous chéris d’un amour qu’il me serait im possible de ressentir jamais pour une autre femme. Ne puis-je espérer qu’avec un peu de joie et de tendresse vous m’accepterez un jour comme votre fiancé, votre mari ? — Oh ! s’exclama Yseult, en lui arrachant la main qu’il serrait et dont elle se couvrit les , yeux. Et, tout de suite, de peur que le jeune homme ne fût de nouveau blessé par ce geste si brusque, elle la lui rendit, mais en lui disant, d’une voix grave, beaucoup trop grave pour sa bouche d’enfant et la grâce juvénile de toute sa. personne : — Maurice, j’ai regardé la mort de près il y a bien peu de semaines encore. Parler d’amour, de mariage, cela m’est odieux!... — Pourtant, chère Yseult, il semble que l’amour est le guérisseur suprême ; c’est bien ce qu’ont pensé ma mère et la vôtre; comme ces deux cœurs vont être affligés de vos répu gnances!... — Oh ! Maurice, s’écria l’enfant avec une émotion inexplicable, est-il nécessaire de leur dire?... Oh! je vous en supplie ! laissez-moi un peu de repos ! J’en ai tant besoin !... — Votre volonté sera la mienne; en pouvezvous douter? fit le jeune docteur avec tendresse. Mais vous, Yseult, ne me donnerez-vous aucun espoir? — Que puis-je vous dire? S’il vous suffit de savoir que je ne serai jamais la femme d’un au tre, je vous en donne la promesse formelle; mais, en retour, faites-moi celle de ne rien me demander d’ici à très, très longtemps... Une véritable angoisse se faisait entendre dans cette prière. — Qu’appelez-vous très longtemps, Yseult? Six mois?... — Une année, interrompit-elle. — Six mois! pour la joie de nos mères! sup plia le jeune homme. Et, pendant qu’il lui baisait la main, elle incli na la tête en disant :...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
En savoir plus Données de classification - richter
- bebel
- pradel
- etienne
- giolitti
- grimaldi
- liebknecht
- corrigan
- ireland
- crispi
- maurice
- rome
- france
- paris
- italie
- berlin
- tonkin
- madrid
- bénin
- londres
- parlement
- banque nationale
- la république
- république française
- havas
- sénat
- reichstag
- foreign office
- journal officiel
- etat français