Extrait du journal
rougeur extrême, car toute la timidité de Mme Béthune avait reparu. — Tout de suite, si vous voulez, fit M. Mau bert, non sans inquiétude. Je ne manque pas d’amis ici, on va nous ouvrir unsalon... Gaëtan, pars avec ta sœur, je prendrai une voiture. Donne-moi le bulletin de bagages, Isaure. La victime des convenances, livrée aux soins de son frère désormais plus grand qu’elle de toute la tête, monta dans le coupé de famille et refusa obstinément d’ouvrir la bouche. — Oh bien t lui dit Gaëtan, si c’était pour ça, c’était pas la peine de me lever si matin ! Nous sommes arrivés hier soir seulement et, ce matin, à six heures, j’étais, debout... J’ai remarqué que quand je me lève de trop bonne heure, il m’ar rive toujours quelque chose de désagréable ! Aujourd’hui, c’est toi ; le morceau est un peu gros ! — Quand te renferme-t-on dans ta boîte ? de manda hargneusement Isaure. — Après-demain, lundi. J’ai encore trente-six heures pour te faire des politesses, ma sœur adorée, répondit le jeune homme avec aménité. Ce n’était plus un enfant ; il avait conquis par ses épreuves variées le droit d’être traité en adolescent tout au moins; et autour de lui, les siens, à son retour, s’étaient aperçus qu’il avait seize ans révolus. — Et puis, tu sais, Isaure, faut plus ennuyer personne, conclut-il, parce que tout le monde en a assez ! — Et moi donc! répartit l’aimable jeune fille. En franchissant le seuil paternel, Isaure avait cependant l’air gêné ; un baiser sommaire à Mme Maubert, une simplification de bienvenue tout à fait irréductible à Géphise, et elle dispa rut dans sa chambre, où la nouvelle femme de chambre, violemment sonnée, put apprendre immédiatement que cette jeune maîtresse-là ne ressemblait pas du tout à l’autre. Une heure après, M. Maubert revint, et, sans préparatifs oratoires, se rendit dans la chambre d’Isaure, où la valise ouverte sur une table avait déjà versé un torrent d’objets peu faits ordinai rement pour se trouver réunis. — Isaure. lui dit-il d’une voix rude, mais...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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