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Le Temps, 15 septembre 1871

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Le Temps
15 septembre 1871


Extrait du journal

Le message du président de la République a été présenté hier à la Chambre; lecture en a été faite par M. Jules Simon. On avait annoncé d'avance que M. Thiers y tracerait à grands traits le tableau de notre situation intérieure, et y exposerait même, tout au moins dans une certaine mesure, l'état de nos relations avec l'Europe. Ces prévisions ont été trompées; le document dont il s'agit ne contient rien de semblable sauf un passage assurément inopportun sur la question de république ou de monarchie en ce moment à peu près assoupie, et qu'on ne s'attendait pas à voir réveiller aussi inopinément par le chef du gouvernement lui-même, ce n'est qu'un long plaidoyer en faveur de la prorogation. M. Thiers y passe en revue toutes les raisons qui militent en faveur de la suspension des travaux parlementaires et s'y attache à réfuter les objections de ceux qui, tout en acceptant le congé, auraient voulu en limiter le plus possible la durée. Au moment où le message a fait son apparition, l'Assemblée venait justement d'entendre, le rapport fait par M. Laboulaye au nom de la commission de prorogation, et qui, v pour justifier la date proposée du 4 décembre pour la reprise de la session, s'appuyait sur des considérations identiques c'était donc une sorte de double emploi.Quoi qu'il en soit, cette double lecture a servi de préface au débat qui s'est immédiatement ouvert sur la question de séparation. Ce débat a été assez vif; nombre de membres y ont pris part, M. de Castellane, M. d'Audiffret-Pasquier, M. de la Rochefoucauld-Bisaccia M. Jules de Lasteyrie, M. Lambrecht, M. Raudot, M. Baze et M. Laboulaye. La droite avait évidemment grande envie de profiter de cette occasion pour pousser l'Assemblée à faire acte de défiance vis-à-vis du gouvernement et à lui infliger un échec, mais tous ses membres n'ont pas osé aller jusqu'au bout et après le rejet de deux amendements, dont l'un demandait que le retour fût fixé au 13 novembre, et l'autre au 20 du même mois, la date du 4 décembre a été finalement adoptée. Il est vrai que les opposants ont pu prendre tout aussitôt une demi-revanche, en faisant repousser une proposition de MM. Langlôis, Cézanne et Schœlcher, dont le but était de faire décider que, pendant les vacances, le président de la République, assités de la commissionde permanence, aurait le droit de lever l'état de siège. C'est là un vote éminemment regrettable, et qui sera apprécié, comme il mérite de l'être, par l'opinion....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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