Extrait du journal

tenait au courant des moindres incidents. Enfin, obsédée par le nom qui revenait sans cesse sur les lèvres de son père, ejle demanda au jeûne homme son avis. Il jugeait sévèrement M. de Davonne. « S’il souffre, pensait-il, il le mérite. Le désir de sa. maîtresse, alors qu’il est dans l’ombre do la mort, est encore un péché. «Mais il né pouvait dire cela à la fille éplorée. Il lui répondit par les objections qu’elle se faisait à elle-même : / ‘ / ■ . < Simple cauchemar qui passera avec là fièvre... Et puis, on ne saurait amener cette femme ici. Un mieux décisif.enfin se produisit. Le ma lade eut des lueurs dé raison. II baisait les mains dç sa femme et de sa fille empressées à le servir. Mais il n’avait pas cette expression d’étonnement un peu joyeux des malades qui s'éloignent du danger. Il demandait : ' — Quoi de nouveau depuis que je suis au lit? Qui est venu s’informer de moi ? On lui citait des noms. Mais il comprenait qu'on ne lui dirait pas le seul qu’il attendît, et il soupirait navré : — Hélas ! quand sortirai-je de mon lit?... Ja mais, peut-être. Et Blanche, remarquait qu’après ces accès d’impatience il divaguait de nouveau, appelait Catherine. Alors un matin elle lui dit : — Uné femme de chambre vient tous les ' jours prendre de vos nouvelles sans dire de quelle part. - Ternes depuis si longtemps, les veux du ma lade brillèrent. Sa main frémit dans celle de Blanche qui continua d’un air indifférent : . — J’ai entendu Louis l’appeler Annette. M. de Davonne faillit s’évanouir. Blanche lui fît respirer des sels. — Mais je suis bien, ma chérie, très bien... Oh ! merci, merci... Elle pensa à laisser Louis seul un; instant avec son maître. Puis elle redouta des révéla tions imprudentes. Mais Chalus ?... Il pourrait, lui, voip le malade qui, sans doute, le charge...