Extrait du journal

IX — (Suite) Le docteur Gourdan arriva pendant la crise; il ordonna le silence et la nuit. La comtesse qui,'-heureusement, reposait, n’entendit pas le médecin menacer d’une rechute. M. de Davonne se retrouva, d’ailleurs, le len demain à peu près au point où il en . était avant la visite de Chalus. Blanche n’avait pas eu à se faire répéter leur conversation, ayant tout èntendu du cabinet de toilette, fermé par une draperie seulement. Elle né s’était pas trompée sur l’unique désir dé son père. Cette femme dans la grande chambre à cou cher, dans la chambre de M m e de Davonne !... Quel sacrilège!... Elle s’étonna d’hésiter devant un sacrilègepouy sauver son père, simplement pour le guérir plus vite. .. Elle se mit à le préparer, lui prit la main, lui parla tout bas : — Je sais toutes vos pensées, toutes... Quand on aime bien, c’est ainsi...-Vous vous ennuyez de la solitude, de la privation de vos amis... Le médecin permet qu’on ouvre un peu la porte et la fenêtre : la fenêtre pour la lumière, la porte pour les amis..; Mais n’en parlez pas à maman... C’est un secret entre vous etmoi... Ne soyez pas surpris, pas secoué, si vous voyez entrer quel qu’un à qui vous pensez en ce moment même. — Je ne te comprends pas... Je ne peux pas te comprendre, dit-il tout tremblant. — Alors, c’est que vous me comprenez. Tant que vous êtes malade, je ne suis pas votre fille, je suis votre amie. Et puis je suis si sérieuse, j’ai tant vieilli, qu’il se trouvera peut-être, quand vous irez tout à fait bien, que jesuis votre mère... M. de Davonne eut un instant de complète lucidité. *■— Ma Blanche, mon enfant chérie, c’est af...