Extrait du journal

Le Sénat va nommer l'un de ces jours la com mission qui sera chargée d’étudier le projet de loi constitutif des universités adopté par la Chambre à l’unanimité. Cette circonstance donne un sérieux intérêt à un tableau comparatif paru dans le dernier Bulletin du ministère de l’in struction publique sur les crédits, recettes et la population scolaire des Facultés de 1884 à 1895. C’est dans cette période décennale qu’a fonctionné la nouvelle organisation de l'ensei gnement supérieur que la loi doit enfin consa crer et consolider. Nous donnerons des chiffres ronds pour rendre la comparaison plus facile. En 1884, il y avait près de 14,000 étudiants in scrits dans les Facultés. Ce chiffre s’est élevé en 1895 à 24,000. Les crédits alloués aux Facultés s'élevaient, en 1884, à onze millions et demi. Ils ne se sont accrus en dix ans que de deux mil lions six cent mille francs. Les Facultés encais saient comme recettes, il y a dix ans, un peu moins de quatre millions et l’année dernière un peu plus de six millions et demi ; en sorte que l’augmentation des recettes scolaires a compensé et au delà l'augmentation budgétaire des crédits accordés à l'enseignement supérieur. Notons enfin que le prix de revient par tête d’étudiant qui était en 1884 de 828 francs brut et de 548 francs net, est tombé, grâce à ce dé veloppement même des études : supérieures, à 548 francs brut et à 271 francs net. On ne pourra pas dire que l'enseignement supé rieur gaspille l’argent qu’on lui donne. Les...