Extrait du journal

M. Ernest Dupuy s’est voué, pour ainsi dire, à Alfred de Vigny ; nous y avons gagné un des meilleurs livres d’histoire littéraire que l’on puisse citer en exemple. M. Dupuy avait d’abord étudié, comme il le sait faire, les amitiés du poète ; c’était .passer la revue de l'armée des lettres au siècle der nier. Cette fois, il .s’agit surtout du « rôle littéraire » de l’auteur d'Eloa, et quarante ans de la pensée française y sont intéressés. Non pas qu’All'rod de Vigny ait eu, à proprement parler, ce qu’on appelle une influence. En littérature, comme en philoso phie et en politique, ce hautain esprit habitait une solitude. Ï1 était dans son humeur de se séparer des partis : né royaliste, de ne point croire aux princes ; soldat, de maudire la guerre; chrétien, de sombrer dans un noir nihilisme ; enfin d’être éper dument amoureux de la gloire sans être aimé d’elle autant qu'il l’eût souhaité. Mais on se tromperait étrangement en croyant de Vigny insensible aux passions et aux idées de son temps. M. Ernest Du puy le dit fort bien : « A ce poète, non seulement prodigue de bienveillance pour ses pareils et si préoccupé de les servir, mais soucieux aussi de l’avenir des nations, qui voudrait encore appliquer WWWHWrt—Mn——■HMHWB...