Extrait du journal
bien souvent, que vous m’ayez oubliée, je le demandais au ciel, puisque, si vous vous sou veniez de moi, ce ne pouvait être que pour me mépriser ou me maudire! Jamais je n’aurais osé reparaître devant vous, si j’avais vécu, jamais ! Mais, quand vous lirez ceci, je ne serai plus de ce monde, et, à mesure que la mort s’approche, mes derniers orgueils tombent ; la femme dis paraît, c’est la mère seule qui reste. La mère!... Comprenez-vous ce qu’il y a dans ce mot, Pierre? Oh 1 oui; vous avez toujours été un bon fils, vous! Vous ne connaissez pas le remords .. Oh ! mon ami, mon ami, j’ai une fille, une pauvre petite fille innocente qui ne sait même pas ce que c’est que le mal, et il faut que je la laisse seule ! Je n’ai personne à qui la confier, personne qui veuille se charger d’elle ; on la repçusse parce qu’elle est née de moi, vous comprenez, d’une faute ! Hélas ! je suis bien sûre que mon pauvre père ne ïa repousserait pas, lui, qu’il pardonnerait ! Mais vous avez dû savoir l’horrible chose, il est fou... Fou, Seigneur, à cause de moi ! Je crois que c'eSt cette pensée-là qui me tue!... Et pourtant, j’ai bien expié, allez, j’ai été bien malheureuse I Ah ! la justice de Dieu existe, quoi qu’on dise ! » Eh bien ! Pierre, vojyi ce que je voulais vous dire. — J’ai repense Lien souvent à vous, mon ami, aux temps de notre jeunesse. Je vous ai connu si honnête, si bon! Et il m’est doux de me dire que vous n’avez pas changé. On dit que vous avez beaucoup de talent, que vous êtes sur la voie de devenir célèbre. Vous le méritez, c’est juste. — Mon ami, faites une grâce à une pauvre mère, remplacez-moi au près de ma petite fille! Elle n’est pas tout à fait abandonnée, elle a sa marraine, qui vous la conduira. C’est une bien bonne amie; je ne sais pas ce que nous serions devenues, ces temps derniers, sans elle, ma petite et moi. Mais elle ne peut pas se charger de l’éducation d’une en fant; elle est artiste, elle voyage. Et ,puis, ce que je voudrais, c'est que vous deveniez le tuteur de ma fillette, tout à fait son tuteur, d’a près la loi. C’est bien hardi, de vous demander cela; cela vous donnera bien de la peine... mais quelque chose me dit que vous ne refuserez pas. J’oubliais de vous dire que ma fille ri’est pas sans nom : son père l’avait reconnue, vous aurez les papiers. -« Voyez-vous, Pierre, cette idée que vous veillerez sur ma fille, que vous l’empêcherez de finir;;, comme je finis—cette idée m’aidera à...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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