Extrait du journal
aller à la satisfaction de se savoir ardemment | aimée et l’amour de son fiancé d’antan ne la laissait pas indifférente comme les hommages des autres. Paul quitta discrètement Pontchartrain, puis, réinvité avec insistance par la marquise, il ne se fit pas prier pour y revenir; René ne pouvant plus se passer de son cher commandant, Mme de Pontchartrain lui prodiguait ses plus gra cieuses affabilités; on menait la vie de campa gne gaie et mouvementée, et si cela avait pu durer ainsi, la jeune veuve n’eût rien désiré de plus. Un matin où, en l’absence du général de Haultmont, parti pour quelques jours, elle allait sor tir à cheval, suivie du fidèle Pierre, Paul lui de manda la permission de l'accompagner. Sans hésiter, elle répondit : — Mais certainement, venez, nous irons cher cher mon père. Comment se fit-il qu’en sortant du parc elle se dirigea vers le plateau de Saint-Clair au lieu de descendre dans la vallée? Elle ne se souvint probablement ni d’avoir fait cette réponse, ni d’avoir formé ce projet. Arrivée au point culminant, elle arrêta son cheval pour contempler l’immense et admirable panorama. — Que c’est beau 1 fit-elle. — Quand je songe que bientôt il me faudra vous quitter, répondit-il, rien ne me semble beau. — Nous nous reverrons! Elle essayait de sourire, quoique se sentant profondément triste. Ils se remirent en marche, au pas, et entrèrent dans la forêt. L’air était embaumé par le parfum des fleurs écloses à l’ombre des bois; le soleil pompait la rosée qui perlait sur les herbes et les feuilles; les oiseaux s’appelaient à travers les branches, et les insectes, commençant à bourdonner, sa luaient le matin. La nature enveloppait de ses vivifiants effluves les deux êtres jeunes et beaux qui s’é taient aimés et se retrouvaient libres et maîtres de leurs actions. . , L’énergique visage de Paul trahissait l’ardeur de ses pensées; la passion, maîtresse de son imagination et de ses sens, ne lui laissait plus la direction de sa propre volonté. — Autrefois, reprit-il après avoir marché en silence l’un près de l’autre, avant de vous avoir connue, j’ignorais l’amour dans son acception divine; je vous a? aimée d’une immense ten dresse. C’était plutôt un culte qu’une sensation ardente et durant dix années vous êtes restée comme une relique enfermée au fond de mon âme... ...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
En savoir plus Données de classification - lockroy
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