Extrait du journal

LIVRE DEUXIÈME (Suite) Quand il se leva pour la première fois, il dit avec regret : « Pourquoi me lever ? J’étais si bien au lit!» Et en effet ses trois infirmiers s’étaient ingé niés à lui faire la vie douce, causant avec lui, toujours prêts à lui faire la lecture, à lui conter tout ce qui pouvait l’intéresser, et lorsqu’il fut assez fort pour en user, lui apportant, mettant à sa portée le précieux microscope à l’aide du quel il s’amusait aujourd’hui à étudier sur le vif. tout ce qui pouvait concerner sa propre ma ladie. Si bien que ce triste thème, était devenu entre lui et ses amis un sujet d’inépuisable di vertissement. ■ Etabli dans un bon fauteuil, entouré de ses couvertures, il demanda s’il n’était pas arrivé pour lui de lettres d’Europe. Toujours pru dente et avisée,;*Eva, qui s’était,préparée à cette question, commençait à lui dire comment le général avait été tenu au courant de toutes les phases de sa maladie, et quelle lettre char mante elle avait reçue de lui, lorsqu’une parole échappée aux lèvres pâles de son compagnon la fit tressaillir soudain ; . . ■ — Je l’avais toujours pensé que la pauvre Angèle mettrait fin à ses jours volontaire ment... * Et comme miss Burns gardait le silence, un peu effarée, il ajouta : . —Dieu ‘l’ait en sa garde! Elle ne savait ce qu’elle faisait. Quant à moi, je suis décidé à vivre; je vous dois en grande partie ma force retrouvée, miss Eva, et je ne mépriserai pas ce don! D’un commun accord, il avait été entendu sans paroles jqu’on éviterait devant Frédéric de parler d’Ingigerd Hahlstrœm et de ses succès reteiitissants ; mais lui-même apporta ce su jet sur le tapis et le calme parfait avec lequel .Reproduction interdite, i...