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Le Temps, 27 juin 1928

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Le Temps
27 juin 1928


Extrait du journal

DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES DES CORRESPONDANTS PARTICULIERS DU T&ZVXp& Londres, 26 juin. lie roi et la reine d’Angleterre sont rentrés hier à Londres après leur séjour à Windsor pour la semaine d’Ascot. Le roi procédera demain et jeudi à l’investiture des honneurs conférés au début du mois de juin, à l’occasion de son anniversaire. Belgrade, 26 juin. La reine Marie, le prince héritier et le prince Tomislav sont partis hier dans la soirée pour la villégiature royale de Bled (Slovénie), où ils sé journeront plusieurs semaines. Belgrade, 26 juin. M. Dcvèze, ancien ministre de la défense natio nale de Belgique, représentant la Yougoslavie au tribunal permanent de la Haye dans les questions de dettes d’avant-guerro, est arrivé hier à Bel grade. APAISEMENT La déclaration ministérielle, lue au Sénat et à la Chambre des députés le 7 juin, est un tout. Elle a été méditée par une intelligence ferme et sûre, celle de M. Poincaré, écrite par une plume élégante et précise, celle de M. Poincaré. Elle a été soumise aux ministres qui l’ont approuvée à l’unanimité. Elle est le miroir où se reflètent avec exactitude tous les points de la politique d’union nationale sur lesquels tous les membres du gouvernement, qu’ils soient radicaux socialistes, comme M. Herriot, ou libéraux, comme M. Marin, se sont trouvés ou mis d’accord. Il dépend de tous les partis qui ont leurs représentants au gouvernement qu’uüe forte majorité se groupe autour du ministère fait à leur image pour que soit continuée la poli tique à laquelle ils se sont associés depuis deux ans et qui a donné des résultats dont ils ont le droit de se féliciter. Il faut que chacun d’eux continue de consentir à cette politique d’intérêt général le sacrifice de quelques-unes de ses préférences particulières. Or il y a, dans le groupe radical socialiste, quelques membres gui font un choix dans la déclaration ministérielle. D’une manière géné rale, ils n’acceptent pas ou ils n’acceptent plus . la formule d’un gouvernement ou d’une poli tique d’union nationale à l’état indéfini. D’une manière spéciale, ils n’approuvent pas les deux passages de la déclaratipn qui virent l’Alsace et la Lorraine et les fonctionnaires. Ils ne sont pas d’avis, s’agissant de' nos trois départements recouvrés, que « le gouver nement réserve pour eux le droit de garder intact aussi longtemps qu’ils le désireront le régime scolaire et religieux qu’ils ont toujours eu » : ce sont les termes de la déclaration, et ce sont ceux qu’une partie des radicaux socia listes n'approuve pas. Pour eux, le régime sco laire et religieux des trois départements recou vrés n’est ni intangible ni éternel. Ils frémis sent de l’y voir maintenu, ils brûlent de le modifier, quels que soient les risqués du chan gement profond qu’ils veulent apporter dans les mœurs, les traditions, les convictions d’une population qui, pendant quarante-sept an nées, est restée étrangère au mouvement de nos lois, et dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a le droit de demander à s’y adapter a son heure. De même certains radicaux socialistes, si non tous, ont été surpris, offusqués, offensés de tout le passage de la déclaration ministérielle qui. en termes cependant équilibrés et me surés, réclame pour l’Etat le droit d’avoir dans ses fonctionnaires des serviteurs dociles, des collaborateurs disciplinés, et non pas des égaux qui traitent de pair avec l’Etat ou des souverains qui lui commandent quand les in térêts particuliers des fonctionnaires sont en divergence, en contradiction ou en conflit avec l’intérêt public synthétisé par l’Etat. Sur ces deux ou trois points, l’un général, les deux autres spéciaux^ le groupe radical socialiste, au moins un certain nombre de ses membres, serait enclin à faire de telles réserves qu’ellès l’obligeraient, paraît-il, à ne pas voter, à l’issue des interpellations sur la politique générale, un,ordre du jour « approuvant les déclarations du gouvernement ». C’est une grave et lourde responsabilité que prendrait le groupe radical socialiste à la Chambre, si, par son refus formel ou_ par sa simple abstention, il défigurait la physionomie de la majorité qui doit se grouper autour du gouvernement. Cette majorité ne vaut, dans sa formule d’union nationale et de concorde ré publicaine, que si elle demeure équilibrée. Elle ne doit pencher ni à droite ni à gauche. Cet équilibre est encore moins instable, si chacun veut bien y contribuer avec libéralisme, que celui qui aurait pour pivot une majorité de droite et de centre, certainement possible, mais peut-être éphémère, ou une majorité de gau che, à peu ,près impossible et en tout cas plus éphémère encore. Les radicaux socialistes ne sont pas seuls dans l’actuelle majorité. Ils ne sont pas, les...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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